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Il est temps de planter les bulbes

C’est à l’orée de l’automne que l’on prépare le printemps du jardin: septembre et octobre sont la meilleure période pour planter les bulbes de tulipes, perce-neige, narcisses ou muscaris.

Il est temps de planter les bulbes

Les plus précoces des bulbeuses printanières – perce-neige, nivéole, cyclamen coum, éranthes, crocus botaniques ou scilles – tiennent compagnie aux vivaces et arbustes à floraison hivernale. Les plus tardives – muguet, camassias, iris de Hollande – s’épanouissent en même temps que les rosiers et les pivoines, pavots ou delphiniums. Et dans l’intervalle, narcisses, fritillaires, jacinthes, érythrones, tulipes et muscaris ponctuent massifs ou pelouse fleurie de leurs corolles aux couleurs vives. C’est peu dire que les bulbeuses printanières jouent un rôle important: jusqu’à la mi-printemps, ces plantes n’ont quasi pas de rivales pouvant prétendre au titre de stars du jardin.

Plus ou moins rustiques
Par rapport aux autres vivaces, les bulbeuses ont un gros avantage: sauf accident ou conditions de culture vraiment inadaptées, leur floraison est assurée la première année, même si la suite est moins garantie. Cette première floraison se fait en effet sur les réserves accumulées dans le bulbe – alors que les suivantes dépendront de celles que la plante pourra reconstituer ensuite, et seront donc davantage liées aux conditions de culture. Cela explique par exemple qu’une tulipe installée à un emplacement passablement ombragé fleurisse très bien la première année (quoique sur des tiges allongées…), mais ne refleurisse plus, ou aléatoirement, par la suite.
La plupart des bulbeuses sont en outre faciles à cultiver. Toutes cependant n’ont pas exactement les mêmes exigences: les perce-neige, la nivéole printanière, les cyclamens, l’anémone blanda, les scilles, les éranthes ou les érythrones peuvent fleurir à emplacements relativement ombragés – même si elles sont tout à fait capables de supporter le plein soleil, qui illumine les sous-bois à l’heure où elles s’épanouissent. Bon nombre de bulbeuses exigent un terrain parfaitement drainant; mais certaines, à l’image des narcisses ou des crocus à grandes fleurs, le voudront néanmoins plutôt frais, quand d’autres, comme les tulipes ou les jacinthes, le supporteront plus sec.
La majorité des bulbeuses couramment vendues sont bien rustiques; cependant la résistance au froid peut varier d’une espèce à l’autre, au sein d’un même genre. Il en va ainsi des lis ou des narcisses – chez ces derniers, les variétés qui éclosent en bouquets de petites fleurs, souvent délicieusement parfumées, se montrent souvent moins rustiques, de par leurs origines méditerranéennes, que les cultivars à grandes fleurs.
Le choix des espèces et la manière de les planter dépendent bien sûr de l’effet qu’on veut donner. Ainsi, pour obtenir un bouquet de tulipes, on fera un trou carré à la bêche et on disposera les bulbes assez près les uns des autres (sans qu’ils se touchent), alors que s’il s’agit de naturaliser des crocus dans une pelouse, on plantera les bulbes plus aléatoirement, à une vingtaine de centimètres les uns des autres. Et bien sûr, alors que les bulbeuses à grandes fleurs colorées sont facilement tape-à-l’œil, les plantes à corolles plus discrètes conviennent a priori mieux dans des jardins plus «naturels».

Des outils adaptés pour ce type de plantations

Bien souvent, sur les présentoirs, les sachets de bulbes voisinent avec des plantoirs «automatiques», qui permettent de prélever une carotte de terre; on dépose un bulbe au fond du trou ainsi créé, puis une pression sur la poignée permet de libérer la terre par-dessus. Cet outil convient bien pour planter quelques bulbes en bon sol, profond et peu caillouteux. En terrain léger, en revanche, le prélèvement est difficile, et s’il y a beaucoup de pierres, le plantoir sera vite hors d’usage. Les plantoirs usuels peuvent convenir pour les plus petits bulbes; attention toutefois, leur forme en pointe risque de laisser un vide sous les oignons. Il est souvent plus pratique de recourir à un transplantoir (sorte de petite pelle à main, aussi appelée déplantoir), que l’on enfonce à la profondeur voulue; on l’utilise ensuite pour écarter un peu la terre, puis on fait glisser le bulbe le long du fer avant de retirer celui-ci et de repousser la terre en place. Quand on doit planter beaucoup de bulbes, il est souvent préférable d’employer une bêche, pour dégager des trous carrés au fond desquels on dépose plusieurs oignons.

Vos questions - Nos réponses

  • Vaut-il mieux planter en automne ou au printemps?
    En jardineries, on trouve des plantes à bulbes aussi bien en septembre-octobre qu’en mars-avril… mais pour l’essentiel, il ne s’agit pas des mêmes! Parmi les exceptions, des lis, des anémones et d’autres espèces à la rusticité modeste – dont on pourra tenter la plantation automnale dans les jardins abrités de plaine, mais qu’il vaut mieux installer en terre au printemps dans les autres régions.
  • Il y a des taupinières sur le terrain. Est-il risqué de planter des bulbes?
    Cela dépend de qui a joué les tunneliers: une taupe ne touchera pas aux bulbes, des campagnols ou des mulots, si. En principe, les rongeurs ne mangent pas les narcisses, jacinthes ou crocus, mais ils boulottent en revanche lis, aulx ou tulipes. En cas de doute, mieux vaut planter les bulbes dans des «cages» réalisées dans du treillage métallique.
  • À quelle profondeur planter les bulbes?
    Des indications précises figurent sur les sachets, mais on peut planter la plupart des bulbes à une profondeur équivalant à deux fois leur hauteur. Parmi les exceptions notables, le lis de la madone doit être planté superficiellement, alors que de nombreux autres lis seront, au contraire, plantés plus en profondeur.

Le choix de la rédaction Trois grands classiques printaniers

Crocus
Des printanières classiques, ce sont les crocus les plus immuables. Les coloris vont du blanc au violet, en passant par les jaune et mauve, beaucoup de variétés étant bicolores. Les crocus sont plutôt tolérants quant au sol et à l’exposition, même s’ils préfèrent une place au soleil, en terrain drainé mais pas trop sec.

 

 

Narcisses
Les nombreuses variétés se distinguent par la taille et la forme de leurs corolles, les teintes se limitant pour l’essentiel au blanc et au jaune. Les narcisses se plaisent à mi-ombre comme au soleil, si le sol y reste frais. Leur rusticité est variable, mais ils n’intéressent pas les campagnols et se naturalisent volontiers.

 

 

Jacinthes
L’assortiment de jacinthes est très limité sur les présentoirs: cinq ou six cultivars, formant tous les mêmes grosses grappes, et souvent vendus simplement par couleur, sans nom de variété. Dommage, car les jacinthes sont fidèles et généreuses, même en sol un peu sec, et s’affinent avec le temps.