Coup de pouce
Toutes les saveurs du Valais aux portes du Val d’Hérens

Deux fois par mois, nous partons à la découverte d’une exploitation agricole de Suisse romande proposant ses produits en vente directe et présente sur notre plateforme de bonnes adresses.

Toutes les saveurs du Valais aux portes du Val d’Hérens

À peine a-t-on mis un pied dans la cour qu’une volée d’aboiements nous accueille. C’est Bella, un beauceron de belle taille, qui ne manque jamais de signaler l’arrivée de visiteurs à la ferme des Devins. Géraniums aux fenêtres, esplanade donnant sur les hauteurs enneigées du val d’Hérens, porcelets qui s’ébattent sur la terrasse inférieure, le paysage a tout d’une carte postale.

Nous sommes aux Mayens-de-Sion (VS), dans la ferme de Sophie et Sebastian Grünenfelder. Cela fait trois ans que le couple a repris ce domaine, autrefois consacré à l’élevage laitier. «Il complète notre exploitation, qui compte trois sites, explique Sophie Grünenfelder. Nous avons une étable et un verger à Bramois, ainsi qu’un autre lieu de culture à Loye, sur la commune de Grône.»

Ferme avec vue
Autant dire que les Devins ont fait du chemin depuis leur création, en 2006, par un Sebastian Grünenfelder désireux de se mettre à son compte après des années en tant que dépanneur agricole. Aujourd’hui, la famille est à la tête d’une exploitation bio de 60 hectares caractérisée par une diversification rare: 120 brebis, une dizaine de grises rhétiques, autant de chevaux, quelques porcs, des chèvres, des poules pondeuses et des lapins. «En été, le bétail se déplace d’alpage en alpage entre Hérémence et Les Collons, signale Sophie Grünenfelder en entrant dans l’étable lumineuse où s’ébattent des dizaines de boules de poils à longues oreilles. Cela laisse plus de place à la petite ménagerie!» En dessous, dans un espace fraîchement rénové, un imposant verrat paresse au soleil tandis qu’une quinzaine de porcelets galopent entre les barrières. Un couloir leur permet d’accéder à un grand parc où ils s’ébattent à la belle saison… avec vue sur le Cervin. Les animaux ne sont pas la seule source de revenu de la famille, qui cultive près de 300 arbres à haute tige, des légumes de garde, un large éventail  fruits, des cerises aux raisinets en passant par les mûres ou les cassis, ainsi qu’une variété de plantes aromatiques en partenariat avec la famille de Sebastian, spécialisée dans cette branche.

Les Grünenfelder ne se contentent pas de produire, mais transforment leur production en mille savoureuses spécialités: confitures, jus, eaux-de-vie et conserves voisinent avec les œufs et la viande du domaine dans la boutique aménagée sur le côté de la ferme. «Je voulais qu’on puisse venir faire ses courses ici sans devoir descendre en plaine, explique Sophie Grünenfelder. Nous proposons donc des produits de première nécessité, mais aussi des farines, des fromages ou des vins venant de collègues.»

Pour assurer la qualité de leur offre, les exploitants ont transformé une partie de la grange en local de production moderne, avec chambre froide et espace de stockage. Et ce n’est pas fini. La prochaine étape? Rénover l’ancienne écurie voisine. «On a beaucoup à penser, reconnaissent les propriétaires des Devins, mais c’est le moment où jamais!»

+ d’infos Les Devins, impasse du Chant-du-Bisse 7, 1992 Les Mayens-de-Sion, www.lesdevins.ch

Texte(s): Clément Grandjean
Photo(s): Clément Grandjean

De précieux stagiaires

Ils viennent de Suisse, mais aussi de Belgique, d’Italie, de France ou de plus loin encore: depuis toujours, la famille Grünenfelder a fait appel à des stagiaires pour l’épauler dans les travaux agricoles. Une question de conviction plutôt qu’un choix économique, puisque ces jeunes travailleuses et travailleurs, qui arrivent aux Devins via des plateformes comme Agriviva ou le programme «Volontaires Montagne» du Groupement suisse pour les régions de montagne SAB, exigent souvent un solide encadrement. «Mais, une fois formés, ils représentent une aide bienvenue au quotidien, note Sophie Grünenfelder. Et entre les soins aux animaux, l’entretien des vergers, la cueillette des plantes aromatiques ou encore la garde de nos enfants, leurs journées sont variées!»