Votez pour votre projet préféré!
Agroprix 2023 : votez pour votre projet préféré!

Chaque année, l’AgroPrix, dont Terre&Nature est partenaire, récompense les projets agricoles les plus innovants de Suisse. Voici les quatre finalistes. A vous de désigner votre vainqueur!

Agroprix 2023 : votez pour votre projet préféré!
PROJET No 1 «Fenaison Bleue», un concept au parfum de lavande 
Les nommés: Aurélie et Simon Chèvre, Mettembert (JU).
Le projet: Aurélie Chèvre a décidé de cultiver et de transformer du lavandin. En même temps, elle a créé une nouvelle branche d’activité pour la communauté agricole Ferme des Trois C.
«Il était une fois Aurélie, une femme qui était tombée amoureuse des fleurs…» L’histoire d’Aurélie Chèvre commence comme un conte de fées: la fleuriste de formation s’éprend d’un agriculteur jurassien avec lequel elle fonde une famille. Elle suit une formation de paysanne et trouve une parcelle de terrain dans leur ferme commune. Avec son mari, elle décide de cultiver de la lavande. Ainsi est né le projet «Fenaison Bleue». Il se compose de trois éléments. Il y a d’abord le champ de lavande, à Mettembert, au nord-ouest de Delémont. Il fait partie de l’exploitation commune que Simon Chèvre dirige avec son cousin. Elle se trouve dans la zone de montagne 1 avec du bétail laitier, des porcs à l’engrais et 80 hectares de surface agricole utile. Il y a ensuite la boutique de la ferme où sont vendus les produits à base de Lavendula hybrida, et enfin les ateliers au cours desquels Aurélie transmet son savoir.
«Si nous avons pu cultiver de la lavande ici, c’est grâce ou à cause du changement climatique», explique Simon. Avec le projet «Fenaison Bleue», le couple d’agriculteurs a ainsi réussi à revaloriser une parcelle pauvre qui, depuis des années, souffrait du stress hydrique et ne fournissait plus guère de fourrage. En juin 2021, Simon et Aurélie Chèvre ont commencé par faire pousser des graines de lavande dans une pépinière jurassienne. Trois mois plus tard, ils ont installé quelque 5000 plants sur un terrain de 44 ares. Ils n’utilisent pas de produits phytosanitaires. «Pour offrir la meilleure qualité possible, la culture est menée de manière biologique de A à Z», indique Aurélie Chèvre. En revanche, le couple désherbe régulièrement, un «travail gigantesque et sous-estimé», du moins les premiers mois, se souvient la Jurassienne. La première récolte a eu lieu en juillet 2022.
Comme il n’y a pas de distillerie spécialisée dans les huiles essentielles dans leur région, ils transportent leur production en Valais, à la distillerie L’Essencier, à Icogne. Quelque 240 kilos de fleurs de lavande sont transformés en 2,5 litres d’huiles essentielles et 90 litres d’hydrolat. «L’huile essentielle est très efficace et a le pouvoir de guérir», estime Aurélie Chèvre qui propose également, avec son mari, de nombreux autres produits à base de lavande, tels que des arrangements floraux, des baumes, des bougies parfumées, des sels de bain, de l’eau-de-vie et du sirop. En juillet dernier, Aurélie et Simon Chèvre ont déjà procédé à leur deuxième récolte de lavande, et ils sont pleinement satisfaits du résultat. Si «Fenaison Bleue » devait remporter l’agroPrix, la récompense servirait notamment à l’élaboration d’un savon de lavande, dont le procédé est coûteux, mais aussi à l’amélioration des capacités de stockage et à un soutien administratif.
+ d’infos www.fenaisonbleue.ch

PROJET No 2 Pour une production de menthe rentable

Les nommés: Daniela et Lukas Studer, Attiswil (BE).

Le projet: Ils ont développé le système Luk pour assurer la rentabilité de la culture de la menthe.

À l’Alpfelenhof, on cultive des herbes aromatiques depuis la fin des années 1970. En 2001, Daniela et Lukas Studer ont repris cette production, pilier central de ce domaine bio de 22 hectares. Et en 2004, ils ont racheté l’ensemble de l’exploitation aux parents de Lukas. Après la récolte, les herbes sont séchées, traitées et emballées; les Studer commercialisent les thés sous leur propre marque Swiss Tea. Les produits sont livrés aux commerces spécialisés et de détail ainsi qu’aux magasins à la ferme. L’entreprise Ricola fait également partie des acheteurs. Parmi ces herbes, on trouve de la menthe. Mais il y a dix-neuf ans, son développement ne tenait qu’à un fil. «Cet été-là, la pression des mauvaises herbes était si forte qu’une production rentable n’était plus possible», se souvient Lukas Studer. Or, la menthe, récoltée mécaniquement, doit être exempte de végétaux indésirables. «Soit nous trouvions une solution, soit nous arrêtions la culture des différentes menthes», ajoute l’homme de 48 ans. Comme le désherbage se fait à la main, l’opération nécessite beaucoup de personnel. Les économies réalisées dans la régulation des mauvaises herbes ont donc une très grande influence sur les coûts. Renoncer à la menthe n’était pas une option. Au cours d’une discussion, la famille d’agriculteurs a abordé la question des stolons. Ce sont des racines permettant à la plante de se propager sous la terre. «La menthe est relativement indépendante de la lumière pour se reproduire, contrairement aux mauvaises herbes», relève Daniela. Lukas Studer a ainsi utilisé du tissu à rubans afin de couvrir le sol. Cette solution aide à supprimer les mauvaises herbes, retient mieux l’eau et réchauffe plus rapidement la terre.
L’essai a débuté en octobre 2004 sur une surface d’environ 10 ares. Le tissu plastique a été testé sur trois variétés de menthe. Le résultat au printemps 2005 a dépassé toutes les attentes. Les herbes se sont parfaitement propagées sous la couverture et ont bourgeonné une fois celle-ci enlevée. Il n’y avait presque pas de végétaux indésirables. «La culture était à nouveau rentable», dit l’herboriste, qui a baptisé ce procédé Luk-System, dérivé de Lukas. Depuis 2010, 250 ares sont exploités de cette manière.Si les coûts de travail par hectare sont de 25’000 à 40’000 francs sans l’utilisation du tissu synthétique, ils baissent de 10’000 à 20’000 francs avec le système Luk. Au printemps, il est toutefois essentiel d’enlever la couverture au bon moment. Si les Studer gagnent l’agroPrix, ils investiront l’argent remporté dans la culture de nouvelles variétés spéciales d’herbes.
+ d’infos www.swisstea.ch

PROJET No 3 Bio26, magasin à la ferme au cœur de la ville

Les nommés: Bio26, Fribourg.

Le projet: Bio26 est un magasin de vente directe situé à Fribourg. On y trouve seulement des produits bios de la région.

Située au nord de Fribourg, à la route du Jura, l’enseigne Bio26 fait figure de passerelle entre les clients et les agriculteurs – l’échoppe est d’ailleurs tenue par des paysans. Le magasin, d’une surface de 270 mètres carrés, a ouvert ses portes le 16 décembre 2022. Aujourd’hui, la coopérative compte environ 400 membres, dont 55 producteurs des cantons de Fribourg et de Vaud. «Nous nous sommes constitués de manière à ce que les paysans soient majoritaires au sein du comité», relève Urs Gfeller, maraîcher à Sédeilles (VD), qui est à l’origine du projet avec six autres collègues. L’assortiment comprend six grands groupes de denrées: viande et poisson, fromage et produits laitiers, pain et céréales, fruits et légumes, produits transformés et boissons. Chaque secteur est dirigé par un agriculteur. Le concept prévoit que les producteurs respectent les directives bios et que leurs domaines soient domiciliés sous l’indicatif téléphonique 026. «Nous voulons nous présenter sur le marché de la manière la plus locale et la plus durable possible, c’est ainsi que nous nous distinguons», précise Urs Gfeller.

Les prix, quant à eux, sont établis de manière à ce que les exploitants obtiennent un revenu équitable, tout en permettant de financer les salaires des sept employés de l’échoppe et d’amortir l’hypothèque. Ils peuvent être un peu plus élevés pour les produits transformés. «Nous voulons et devons expliquer à nos clients comment nous produisons et comment nous fixons les prix, ce qui nous permet de renforcer la fidélisation de la clientèle», indique le président de la coopérative. «La fonction de bâtisseur de ponts est un élément central de Bio26», constate de son côté Helene Zenhäusern, membre du comité directeur et responsable de la communication. Ils espèrent qu’un maximum d’agriculteurs copiera leur concept. Et s’ils remportent l’agroPrix, ils investiront une partie de l’argent dans l’aménagement extérieur du magasin, qui abrite aussi une manufacture de pâtes et un bistrot qui propose également des menus. «Nous avons besoin d’une enseigne pour que l’on nous remarque mieux», disent-ils en souriant.

+ d’infos www.bio26.ch


PROJET No 4 Les fermiers qui valorisent les frères coqs

Les nommés: Barbara et Markus Schütz, Strengelbach (AG).

Le projet: En plus du bonheur des poules, ils encouragent le bien-être des coqs.

La région de Zofingue est en plein essor. La population augmente et donc la clientèle potentielle s’accroît. Une longue tradition dont profite la famille Schütz, qui exploite 65 hectares en bio à Strengelbach (AG). Elle pratique la vente directe, écoulant ainsi sa production maraîchère, mais également des œufs ou de la viande de volaille, puisqu’elle est spécialisée dans l’élevage de poules pondeuses. Depuis l’année dernière, elle a décidé d’aller plus loin en créant la marque «Güggelglück», afin de valoriser les frères coqs. Car aujourd’hui, ceux-ci sont le plus souvent triés et transformés en biomasse. «De nombreux consommateurs n’acceptent plus la mise à mort des poussins. À partir du 1er janvier 2026, Bio Suisse veut interdire la mise à mort de ces coqs», explique Markus Schütz. La famille d’agriculteurs ne voulait pas attendre si longtemps. Le temps était donc venu de changer, et ce n’est qu’en collaboration avec les consommateurs que l’objectif peut être atteint. «Les personnes qui en sont conscientes gaspillent certainement moins de nourriture», dit Barbara Schütz.Aussi, les frères coqs vivent désormais environ 90 jours à la ferme avant d’être abattus. C’est nettement plus long que pour les poulets de chair, ce qui renchérit considérablement la production. Mais pour Markus Schütz, il était hors de question que la viande «disparaisse» dans des saucisses ou d’autres produits transformés.
La viande des coqs est donc vendue dans le magasin à la ferme en émincé, viande de poitrine et cuisses, ou coqs de chair entiers. Les poules sont, elles, disponibles, entre autres, sous forme de poulet à bouillir, d’émincé, de saucisse et de hamburger. Avec l’introduction de «Güggelglück», la famille paysanne a adapté les processus à la ferme. Le cycle de rotation des poules pondeuses a été prolongé à seize mois. Au total, les Schütz commercialisent chaque année la viande de 3000 poules et de 3000 coqs. «Nous avons bien exploité notre potentiel commercial», note Markus Schütz. Avec l’argent du prix, le couple organiserait une fête des bénévoles et une excursion spéciale en famille. «Nous investirions le reste dans notre prochain projet, qui concerne aussi l’élevage de poules.»
+ d’infos www.güggelglück.ch

 


UN VOTE = UNE CHANCE de gagner un prix!
Cliquez sur votre projet préféré et tentez de remporter un des lots suivants:

1er prix : Un coffret terroir du Moulin de Sévery (50 fr.)

2e prix : Un Nichoir Terre&Nature

3e prix : Un guide des buvettes Terre&Nature

Texte(s): Reto Blunier/Oliver Metzler/ Schweizer Bauer
Photo(s): Reto Blunier/Schweizer Bauer