Coup de pouce
La quatrième génération de la famille Chassot mise sur la culture de quinoa

Toutes les trois semaines, nous partons à la découverte d’une exploitation agricole de Suisse romande proposant ses produits en vente directe, et présente sur notre plateforme de bonnes adresses.

La quatrième génération de la famille Chassot mise sur la culture de quinoa

C’est au pied du Gibloux, à Villargiroud (FR), que nous retrouvons Samuel et Baptiste Chassot, à la Ferme des pierres, où les vaches paissent entourées de champs aux nuances d’orange et de vert. Installée ici depuis quatre générations, la famille d’agriculteurs a toujours été productrice de viande et de lait, destiné à la fabrication du gruyère AOP. Mais depuis 2017, les deux frères apportent de nouvelles graines à l’exploitation centenaire. Accompagnés de leur père Jean-Claude, ils se sont tournés vers une céréale encore peu commune des cultures suisses: le quinoa. «Nous voulions nous diversifier, raconte Samuel Chassot. Mon frère avait l’idée de cultiver cette plante depuis un moment. De mon côté, j’ai été en contact avec un collègue qui a fait son travail de bachelor dessus. Il en sème dans la région de Genève depuis 2010 déjà. On peut dire que c’est un précurseur.»

 

Compléter l’assortiment

Aidés de leur ami, ils font le premier coup d’essai il y a cinq ans, et c’est une réussite. L’année suivante, ils agrandissent la surface de culture. «On a décidé de continuer et de développer notre assortiment», continue l’agriculteur. Aujourd’hui, outre le quinoa, on retrouve de l’avoine, du sarrasin, de l’épeautre et prochainement du pois chiche, le tout sans utilisation de pesticide. «Ces cultures de niche ont du succès auprès des consommateurs, tout en représentant un défi agronomique intéressant, car leur production est technique», décrit Samuel Chassot.

Ces graines spéciales sont vendues en épicerie fine ainsi que dans le magasin en libre-service de la ferme, qui propose aussi des farines, de la viande de porc et de bœuf, ainsi que des articles d’autres exploitants locaux, tels que des lentilles ou de l’huile de colza. «Nous l’avons ouvert en pleine pandémie, ce qui nous a permis de rassembler rapidement une grande clientèle. Le timing a joué en notre faveur» se félicitent les exploitants du domaine de 55 hectares.

 

Coup de pouce du numérique

Ambitieux, les deux frères se lancent désormais dans un nouveau défi: monter un site internet avec un système de livraison à domicile, afin d’accroître leur visibilité et de toucher un public plus large. Ils espèrent ainsi commercialiser plus de la moitié de leur production directement à la clientèle. «Cette boutique en ligne nous permettrait d’atteindre les citadins qui n’ont parfois pas la possibilité d’acheter ce type de graines locales, explique le Fribourgeois. C’est une opportunité.»

Les clients pourraient également remplir directement un formulaire en ligne pour choisir la découpe de leur viande. Cette plateforme numérique aurait aussi pour but d’automatiser les commandes effectuées par les magasins partenaires. Samuel Chassot a commencé le site ce mois-ci, et espère qu’il sera en place pour juin. «Actuellement, tout se fait par téléphone ou message, ce qui est chronophage, déplore-t-il. Cet allègement administratif nous permettra de libérer du temps pour développer la vente à la ferme.»

Retrouvez les producteurs de votre région sur notre plateforme des bonnes adresses.

Texte(s): Mattia Pillonel
Photo(s): DR

Se développer grâce à la communauté

Pour la création de leur site internet de vente en ligne, la Ferme des pierres espère récolter 7000 francs par le biais du site Yes We Farm, dans un délai de cinquante jours. «Nous avons toujours travaillé en autofinancement, affirme Samuel Chassot. Pour ce projet cependant, nous nous permettons de solliciter la communauté afin de mettre au point une solution la plus professionnelle possible. Ce serait un joli coup de pouce!» À terme, un système de Click&Collect sera aussi proposé, afin que les consommateurs puissent récupérer directement les paniers du terroir sur place. «Nous prévoyons d’installer des distributeurs automatiques réfrigérés, non seulement pour éviter les vols et faciliter les inventaires, mais aussi pour offrir davantage de flexibilité aux clients. Ce ne sont pas les idées qui manquent!»