Jardinage
Prêts à passer sereinement l’hiver

Même si certains travaux peuvent être effectués durant la mauvaise saison, l’hiver est plutôt le temps du repos pour les jardiniers. Mais avant qu’ils puissent paresser au coin du feu, quelques tâches doivent être accomplies…

Prêts à passer sereinement l’hiver

Avant de laisser le jardin glisser dans l’hiver, passons en revue les tâches qu’il faut encore accomplir:

Nettoyage des massifs et taille
Si l’on peut couper les inflorescences fanées des fleurs tardives pour éviter qu’elles ne se ressèment (phlox et asters, en particulier), le nettoyage des massifs à proprement parler ne devrait être effectué qu’en fin d’hiver. D’ici là, feuilles tombées et tiges sèches offrent en effet une certaine protection contre le froid – et certaines sont décoratives, en particulier sous le givre. Il est, de même, préférable de ne pas tailler les rosiers avant l’hiver, mais d’attendre pour ce faire février, mars ou avril (selon l’altitude); on peut toutefois effectuer une prétaille, c’est-à-dire rabattre les longues pousses (rosiers à massifs, en particulier) pour éviter qu’elles ne cassent sous le poids de la neige ou le vent. Pour éviter ces dégâts sur les grimpants, attacher les nouvelles branches avant l’hiver. Dès que les feuilles sont tombées, et hors périodes de gel, on peut commencer les travaux de taille nécessaires sur les autres arbustes et arbres; ne pas oublier cependant que pour toutes les plantes à floraison printanière décorative, supprimer des rameaux revient à supprimer de futures fleurs.

Gazon, tondeuse et outillages
Les pelouses doivent être tondues une dernière fois, pas trop court (5 cm), avant les premiers gels; on évitera de tondre une fois qu’il a gelé. Tondeuses et outils doivent être nettoyés, graissés (parties métalliques) et remisés dans un endroit sec, à l’abri du gel pour tout ce qui comporte réservoirs et moteurs.

Conteneurs en attente
Que faire des vivaces et des arbustes en conteneur? Différents cas de figure:

  • S’il s’agit de plantes rustiques destinées à un jardin de plaine, plantez-les aussitôt que possible – dès que le sol a suffisamment ressuyé, et durant une période où il ne gèlera pas. Étiquetez soigneusement ces plantations tardives pour ne pas les bêcher par mégarde avant leur redémarrage printanier;
  • S’il s’agit de plantes peu rustiques, mieux vaut différer leur plantation jusqu’en avril. D’ici là, abritez-les en serre froide ou dans un local équivalent, frais mais hors gel. Arrosez régulièrement mais d’une main légère celles qui conservent leur végétation, très modérément les autres (arbustes défeuillés, vivaces sans végétation apparente);
  • En altitude, les conditions sont souvent peu favorables aux plantations tardives – surtout en ce qui concerne les vivaces, dont les mottes, de volume réduit, risquent davantage de se désolidariser du terrain environnant à la suite de la succession des gels et dégels. Là aussi, le mieux est de différer la plantation au printemps, en stockant d’ici là les conteneurs en serre froide ou simplement à emplacement abrité (pied d’un mur, sous des buissons…), où on n’oubliera pas de leur donner un peu d’eau de temps à autre.

Bulbeuses printanières
Les bulbes de tulipes, narcisses ou fritillaires ne se bonifient pas hors de terre: idéalement, il faut les planter aussi rapidement que possible après l’achat. Si l’on en a encore en attente, on les mettra en place sitôt que les conditions le permettront. Si la neige semble déjà installée il vaut mieux planter ces bulbes dans des potées. Ces dernières pourront rester à l’extérieur, s’agissant d’espèces rustiques; il faudra cependant les installer à emplacement abrité, pour éviter que le substrat reste longtemps détrempé (ce qui fait pourrir la plupart des bulbeuses), en n’oubliant cependant pas de faire régulièrement des apports d’eau. En climats très froids, les abriter en serre froide durant les périodes où les températures plongent largement en dessous de zéro.

Arbustes à racines nues
Rosiers, arbres fruitiers et autres arbustes encore vendus à racines nues peuvent être mis en terre tout au long de la mauvaise saison, hors périodes de gros gel. Il faut les planter rapidement après leur acquisition… ce qui n’est pas toujours possible s’agissant de plantes commandées par correspondance. Le cas échéant, si la plantation doit être différée de quelques jours, on les stockera en lieu frais, les racines entourées de mousse ou d’autre matériau maintenu humide; si l’attente doit être plus longue, il faut les mettre en jauge, en les couchant dans une tranchée creusée en lieu abrité (cour, pied de façade…), les racines couvertes de sable humide. À noter que lorsqu’on attend des arbustes à racines nues, l’idéal est de creuser les fosses de plantation à l’avance, puis de recouvrir trous et terre de remblayage d’une bâche: ainsi, il est généralement possible de les planter dès leur arrivée.

Protections hivernales
Voiles d’hivernage, plaques de verre ou cloches alliés à un épais paillage et autres dispositifs de protection permettent de cultiver au jardin des plantes un peu trop frileuses pour le climat local – mais bien évidemment pas des espèces de climats chauds, pour lesquelles seule une serre peut s’avérer suffisante. Ces dispositifs doivent être mis en place avant les grands gels – en décembre, pour les jardins de plaine – et seront retirés en fin d’hiver. Une tâche qui, hormis pour les plantes de taille modeste – camélias, plate-bande de dahlias laissés en terre, vivaces frileuses –, s’avère vite exigeante

Réseau d’eau et bassins
Le réseau d’eau du jardin doit être mis hors service avant les gros gels: après fermeture de la vanne principale, tous les robinets et purges seront laissés ouverts. Le cas échéant, retirer et entreposer à l’abri les centrales de distribution (arrosage automatique), après en avoir retiré les batteries. Idem pour les tuyaux d’eau flexibles, à enrouler sur un support ad hoc. Vider et retourner toutes les bassines et tous les récipients qui ne supporteraient pas le gel de leur contenu; mettre les pluviomètres à l’abri. Si l’étang de jardin contient des poissons, mettre en place un dispositif permettant d’éviter que toute la surface gèle.

Texte(s): Isabelle Erne
Photo(s): Isabelle Erne