Dans les ruelles de Commeire, ne résonnent plus guère les cris et les jeux des enfants. Jadis vivaient ici à l’année une septantaine de résidents, issus de familles nombreuses. L’exode rural aura fini par quasiment vider ce petit hameau perché à 1400 mètres, au-dessus de la route du Saint-Bernard. Aujourd’hui, les fermes se vendent à des privés qui les restaurent et leur donnent une nouvelle jeunesse.

Dès les beaux jours, les prés de l’alpage de Chéserey semblent scintiller de mille feux. Un tapis de pulsatilles soufrées s’offre au regard des randonneurs et émerveille. Appréciant les sols siliceux, cette plante fleurit de mai à juillet, et se laisse donc admirer à la fonte de neiges déjà. Sa corolle, relativement grande pour une fleur alpine, ne passe pas inaperçue et pourrait attirer les fins gourmets, mais comme la plupart des renonculacées, elle est toxique…

Parmi les sommets qui enrichissent le panorama, l’Aiguille-d’Argentière occupe une place de choix. Flirtant avec les 4000 mètres, elle se dresse à la frontière franco-suisse et présente sur la plupart de ses versants des parois abruptes, ornée de grappes de séracs dans la face nord. Vue de la crête du Mont-Brûlé, elle laisse entrevoir le couloir Barbey, qui s’abaisse à l’aplomb du point culminant et qu’apprécient les skieurs de pentes raides.

Idéalement située à 2475 mètres, la cabane du col de Mille peut faire office de gîte d’étape. Bâtie initialement à l’aide d’anciens baraquements de chantier qui avaient servi lors de l’édification du barrage d’Emosson, elle fut inaugurée en 1996 pour participer au développement du tour des Combins. Entièrement reconstruite en 2013, elle peut accueillir une soixantaine de personnes et bénéficie d’une autonomie énergétique.

La problématique du loup a malheureusement fait sortir l’alpage d’Erra, sur les hauts de Liddes, de l’anonymat en 2019. À la suite d’attaques déplorées par les producteurs de la région, ils ont pu bénéficier de l’appui de bénévoles de l’Organisation pour la protection des alpages OPPAL. Ce programme permet entre autres une prise de conscience des conditions délicates auxquelles se trouvent confrontés les éleveurs de moutons dans les Alpes.