Escapade à la découverte de vestiges romains et du lac de Morat
Infos pratiques
Arriver à Avenches, c’est plonger instantanément dans l’histoire. Sa situation au sommet d’une petite butte, sa vieille ville et son imposant château évoquent le Moyen Âge. Depuis la gare, l’avenue du Général-Guisan nous fait gravir la colline en douceur et entrer dans l’enceinte médiévale. On s’imprègne de l’ambiance du lieu en flânant dans la rue marchande avant de jeter un œil à la tour de Benneville.
Rendez-vous avec l’histoire
Au sortir du vieux bourg, côté est, on débouche sur les antiques arènes romaines. Ce spectacle grandiose permet de réaliser que, au début de l’ère chrétienne, Avenches – alors nommée Aventicum – était la capitale des Helvètes au sein de l’Empire romain. À son apogée, elle a compté jusqu’à 20000 âmes! Installé dans la tour surplombant l’arène, le Musée romain rappelle ce pan d’histoire.
Pour que l’immersion dans le temps soit totale, des lunettes stéréoscopiques ont été installées au pied du musée ainsi qu’à proximité des autres vestiges romains pour faire découvrir la grandeur des monuments en 3D. Pour les férus d’Antiquité, une boucle propose de visiter les autres vestiges situés au sud de la cité: le théâtre Aventicum, le sanctuaire du Cigognier et les thermes romains.
À l’assaut des remparts
À Morat, que l’on rejoint en quelques minutes seulement grâce au train, on sent comme un petit goût de vacances. On s’imagine aisément rester plusieurs jours dans la jolie cité médiévale en arpentant ses pavés, en se délassant sur une de ses nombreuses terrasses ou en profitant du bord du lac. Mais notre escapade ne fait que commencer. Celle-ci débute d’ailleurs par la visite des remparts. Avant de grimper, un coup d’œil s’impose à l’ancienne horloge de la lanterne de l’hôtel de ville, construite en 1816. Un gigantesque mécanisme, entraîné par des poids, lui permet de sonner au quart d’heure. En haut de l’escalier en bois, le chemin de garde offre une vue imprenable sur la ville, le lac de Morat, mais aussi la campagne environnante. Des panneaux explicatifs remémorent la bataille de 1476, célèbre victoire des Confédérés suisses sur l’armée bourguignonne de Charles le Téméraire.
Au sortir des remparts, on flâne dans le vieux bourg en passant devant l’imposante porte de Berne, le château, l’église française et sa terrasse panoramique. On se laisse attirer par la rue Principale et ses arcades commerçantes. L’endroit à ne pas louper? Chesery Restaurant et Brocante, un établissement caché dans une ruelle dérobée. Dans ce lieu atypique, le choix sur la carte est restreint, mais local et savoureux. Et on peut y acheter les meubles sur lesquels on est installé ainsi que ceux qui décorent cet antre, véritable caverne d’Ali Baba.
Rencontres avec la faune
La balade se poursuit au plus près du lac et offre une magnifique vue sur le Mont-Vully qui surplombe la rive nord du lac. L’arrivée au camping de Muntelier (Montilier en français) marque l’entrée dans la réserve du Chablais. Une vaste roselière, un plan d’eau profond ainsi qu’un bas-marais constituent cette réserve, véritable refuge à l’année – ou simple escale hivernale – pour de nombreux oiseaux. Le sentier piéton des Sangliers, tapissé de copeaux de bois, la traverse de part en part.
Cette forêt de feuillus et de buissons offre un abri idéal aux chevreuils, lièvres, castors, oiseaux et autres sangliers. Ravagée par la tempête Lothar en 1999, la forêt a été soignée et renouvelée pour redevenir un écosystème diversifié. Quelques points d’observation en hauteur jalonnent ce sentier rectiligne et ombragé. Chemin faisant, on admire un barrage de castor, un nid de foulques dans la roselière, mais c’est surtout le chant des oiseaux qui se fait le plus présent.
Terre de vins
En quittant la réserve, on longe le canal de la Broye – qui relie les lacs de Morat et de Neuchâtel – jusqu’à Sugiez (FR), où on change de rive. Ce charmant village viticole est l’un des points de départ des nombreux chemins permettant d’accéder au sommet du Mont-Vully. Très prisé des promeneurs, ce village est aussi réputé pour ses délicieux gâteaux du Vully. Il relèverait presque du crime de passer par ici sans une escale réglementaire pour déguster cette spécialité à la crème onctueuse.
Notre gourmandise satisfaite, l’ascension peut commencer. D’abord doucement, au fil d’un des trois sentiers viticoles qui parcourent le vignoble. Celui que nous empruntons se nomme «chemin La Riviera». Son exposition sud-ouest fait du coteau du Mont-Vully un terreau idéal pour la culture de la vigne – un avantage dont profitent les 24 vignerons qui exploitent les 150 hectares du vignoble vuillerain.
Au gré des vignes, le tracé monte en pente douce. Mais, pour rallier le sommet de la colline, le chemin devient plus sportif. Une montée, courte mais raide, à travers un petit bosquet met à mal les mollets des moins entraînés. On imagine bien ici que le sentier se transforme et véritable torrent lors de fortes pluies. Heureusement, pas un nuage en vue et pas une goutte ces derniers jours.
Double panorama
En arrivant au sommet (653 m), les arbres se font rares. On passe ensuite devant un intrigant monticule: une reconstitution d’un oppidum celtique dont les remparts ceinturaient le Vully il y a plus de vingt siècles. Un point de vue, au nord, permet d’admirer le magnifique panorama s’ouvrant sur la crête du Jura et les cultures du Seeland. Mais c’est bien le côté sud qui attire les foules: la vue sur Morat, son lac, le Plateau suisse et les Alpes en arrière-plan constitue un tableau dont on ne se lasse pas.
La balade se poursuit jusqu’à l’hôtel-restaurant du Mont-Vully. De là, on atteint les grottes du Vully, un ancien ouvrage militaire construit lors de la Première Guerre mondiale. Un escalier aménagé dans la pente permet de les rejoindre facilement. Ces grottes offrent un terrain de jeu incroyable aux explorateurs et farceurs de tous âges qui peuvent se lancer dans de trépidantes parties de cache-cache.
La descente se poursuit à travers la forêt pour rejoindre le sentier viticole. De là, il ne faut qu’une poignée de minutes pour atteindre le petit village de Praz (FR). Un tour dans la jolie bourgade à l’architecture typique des bourgs viticoles de la région ou une dégustation chez l’un des nombreux vignerons encaveurs du coin permet de clore en beauté cette randonnée.
+ D’infos www.regionmurtensee.ch
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Infos pratiques
Y aller
En train jusqu’à Avenches. En voiture, depuis la région lémanique, via l’A1. Depuis le Valais et Fribourg, via l’A12. Nombreux parkings.
Le parcours
Compter 1 h 30 pour visiter Avenches. Puis 3 h 30 pour la balade Morat – Mont-Vully qui fait environ 14 km pour un dénivelé de +/-330 m. Fin de la marche à Praz (puis retour en bateau jusqu’à Morat).
Se restaurer
Nombreux restaurants à Avenches et Morat. Restaurant des Bains à Avenches: cuisine innovante de saison www.restaurantdesbains.ch. Hôtel-Restaurant Mont-Vully, route du Mont 50, à Lugnorre: cuisine fine de produits régionaux et terrasse avec vue imprenable sur le lac et les Alpes, www.hotelmontvully.ch
Se renseigner
Office du tourisme: www.regionmurtensee.ch, www.avenches.ch
Étapes
Un tour de garde
le lac et la campagne.
Des jeux à la culture
Sanglier y es-tu?
Château d’Avenches
Reliques de guerre
Le roi des gâteaux
Tout visiteur qui se rend dans la région du Vully se doit de déguster le célèbre gâteau à la crème. Si on en trouve dans tous les villages de la rive nord du lac, la Boulangerie Guillaume, à Sugiez (FR), en propose un très vaste choix, autant sucrés que salés. À s’en lécher les doigts.
+ D’infos www.boulangerie-guillaume.ch