Du cordon boisé lumineux et joliment fleuri qui entoure le torrent de la Greffaz s’élèvent les premières trilles printanières. Des velléités territoriales de passereaux, que notre passage semble attiser, annonçant une intention prochaine d’installer des nids dans ce milieu broussailleux. Parvenu à l’extrémité du Grand Mur qui domine le bourg – monument classé à l’inventaire de la protection des biens culturels –, notre chemin fait un brusque crochet et redescend en longeant le torrent. Il suit ici le pied d’une pente abrupte dont le tapis de feuilles mortes est marqué du passage répété de grands herbivores. Probablement des chamois descendus pour l’hiver. Peu après la pisciculture, nous quittons le pied des monts pour retrouver la plaine. Un troupeau de bufflonnes qui ruminent de concert tout en affichant une grande placidité prête à sourire. Nous sommes alors en bordure du grand marais des Rigoles de Vionnaz. Ce milieu humide constitue un patrimoine naturel précieux en raison de sa rareté. Depuis son réaménagement, qui date de quelques années, plus aucun chemin ne le traverse. Un bien pour la tranquillité de la faune. Que ce soit le long du Fossé des Talons, un ruisseau, sur les étangs ou dans les roselières, bon nombre d’oiseaux, de mammifères et d’insectes trouvent refuge ici.