Les stratégies contre les attaques de gastéropodes

Au jardin, il faut être prêt à vivre avec la nature. Et donc, parfois, savoir partager avec les autres espèces. De petits dégâts au potager font partie du jeu. Bien sûr, si les dommages deviennent trop importants, il existe des techniques afin de limiter les désagréments ou de réguler la population des gastéropodes.

De nombreuses espèces sauvages sont friandes de limaces et d’escargots. Nom­mons, entre autres, les hérissons, les or­vets, les oiseaux, les crapauds, les carabes, les musaraignes, les vers luisants, les né­matodes, les chilopodes ou encore les sta­phylins.

Question d’équilibre

Favoriser cette petite faune permet de réguler naturellement les populations de gastéropodes. Les canards coureurs indiens domestiques sont également réputés pour ne faire qu’une bouchée des limaces. C’est aussi le cas des poules, mais ne les sortez que dans les zones non cultivées au risque de gros dégâts. Finalement, la limace tigrée ou léopard (Limax maximus), facilement re­connaissable à ses taches noires, est votre alliée, car elle mange les autres limaces et non vos légumes.

Il est facile d’effectuer votre propre cueil­lette de limaces, avant d’aller les jeter en forêt ou de les donner à manger à vos poules. Faites un tour de votre potager au coucher du soleil, vous en verrez beaucoup apparaître. Placez des planches, des tuiles, des cartons, des boîtes d’oeufs et vérifiez de temps en temps dessous; elles devraient s’y réfugier en journée, ou sous vos salades.

Plantes fragiles en ligne de mire

Le moment de la plantation est vécu comme un stress par les végétaux, qui ont besoin de quelques jours pour se remettre de cette perturbation. Pendant ce laps de temps, on peut les voir un peu flétris, fragiles, ce qui est interprété par les gastéropodes comme le signe de plantes qui vont mal et qu’il faut «recycler».

Pendant les dix premiers jours, il est important de veiller aux «attaques» en entourant chaque culture d’une barrière physique naturelle (cendres, marc de café, sciure de bois, aiguilles de pin, sable, co­quilles d’oeufs broyés) qui empêchera les gastéropodes de passer, mais qu’il faudra renouveler en cas de pluie. Des barrières plus durables, mais plus chères, peuvent être mises en place avec des soucoupes ou avec du fil de cuivre si les potagers sont su­rélevés.

Les pièges à bière sont très connus et effi­caces pour noyer les limaces. Néanmoins, cette méthode n’est pas recommandée, car ce dispositif peut piéger d’autres espèces comme les carabes, prédateurs de limaces. De plus, des limaces viendront de loin dans votre jardin. Pour les détourner de vos petits plants, vous pouvez leur mettre à disposition vos déchets de cuisine (éplu­chures, feuilles flétries) et laisser les vieilles plantes en décomposition au sol. Finalement, semez davantage et laissez sa part à la nature.