Cinq mois suspendus entre ciel et terre: le long été d'un berger solitaire
De loin, cela ressemble à un rocher comme il y en a tant d’autres au pied de la haute paroi du Roc-d’Orzival, ce sommet qui sépare le vallon de Réchy du val d’Anniviers (VS). Puis à mesure que l’on s’approche, on réalise que ce prisme couleur ardoise est un abri, quelques mètres carrés à peine où s’abriter du froid et des intempéries.
C’est ici, à 2400 m d’altitude, que Damien Jeannerat passe la belle saison, seul ou presque: il est accompagné de son troupeau comptant près de 600 moutons, et de 14 chiens. «Ne viens pas trop tôt, a-t-il demandé tout à l’heure, lorsqu’on l’a appelé pour recevoir les dernières indications sur le chemin à emprunter. Les chiens ont besoin de dormir en milieu de journée pour être efficaces durant la nuit.»
Produire de la viande en automne
Un peu plus d’un tiers des bêtes sont des agneaux de l’année, destinés à la production de viande à l’automne. D’ici là, tout l’art du berger consiste à mener le troupeau jour après jour sur un circuit sans cesse réinventé à la recherche des zones les plus favorables. «Sur un alpage aussi grand, je travaille comme on le fait en Europe de l’Est, lance-t-il sans quitter ses animaux du regard. Une approche qui ne repose pas sur des parcs délimités, mais sur la conduite du troupeau et la compréhension de leur rythme.»
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