Deux loups insaisissables dans le viseur de Vaud et de Neuchâtel
M121 et M351 échapperont-ils aux balles cette année encore? Derrière ces identifiants, deux loups mâles à l’origine de nombreuses attaques sur le bétail dans la région du Jura-Nord vaudois et le Plateau adjacent, et qui ont déjà fait l’objet de plusieurs autorisations de tir l’an dernier.
Le premier, un individu solitaire, est désormais visé par une décision conjointe des autorités vaudoises et neuchâteloises. Depuis début mars, des loups ont tué plus de vingt animaux de rente de part et d’autre de la frontière entre les deux cantons.
Tir de régulation ordonné
Selon les premiers résultats des analyses ADN, onze de ces prédations sont imputables à M121, annoncent les autorités. Vaud et Neuchâtel ont donc décidé, de manière coordonnée, de permettre son abattage sur leur territoire respectif. Selon le cadre fédéral, les cantons peuvent se charger d’éliminer les individus isolés qui causent des dommages importants, rappellent-ils.
En parallèle, Vaud a aussi délivré une autorisation de tir pour le mâle de la meute du Mont Tendre, M351, blessé par balle à la mâchoire en fin d’année dernière mais toujours bien vivant. L’animal a montré «depuis le mois d’avril, des comportements indésirables répétés» qui sont susceptibles «d’évoluer vers l’agressivité». Les deux décisions de tir sont valables 60 jours à compter du 16 mai. Leur mise en œuvre sera assurée par les agents de la police faune-nature.
Opposition des associations
Dans un courrier adressé aux deux Conseils d’État, l’association Avenir Loup Lynx Jura annonce faire opposition, dénonçant «des décisions précipitées» qui «violent la loi». Si M121 est bien responsable de certaines attaques, il ne serait plus solitaire, selon Groupe Loup Suisse. «Des indices montrent qu’il aurait rejoint la meute de Jougne-Suchet pour prendre la place du mâle reproducteur récemment abattu en France», détaille l’association, qui rappelle que dans ce cadre, les cantons n’ont pas le droit de décider seuls de son tir.
Concernant M351, les deux organisations estiment qu’aucune preuve de danger pour l’humain n’a été apportée. Selon Groupe Loup Suisse, la disparition du loup reproducteur entraînera «inévitablement une pression accrue sur les animaux d’élevage, la femelle n’ayant d’autre choix pour réussir à nourrir ses louveteaux».
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