Dans le Chablais, les asperges poussent à l’abri des regards

Chaque mois, nous mettons en lumière une exploitation présente sur notre plateforme des bonnes adresses. À Collombey-Muraz (VS), Pascal Lattion produit des asperges labellisées «Marque Valais – regio.garantie».
25 avril 2024 Camille Saladin

Le long de buttes alignées dans le champ, des hommes programment l’avancée d’une machine qui soulève les bâches noires posées sur les cultures. À chaque élévation de la toile plastifiée, des turions blancs se découvrent à intervalles irréguliers. Pascal Lattion, agriculteur à Collombey-Muraz (VS), s’est tourné vers la culture de l’asperge en 2014, tout d’abord avec 2 hectares d’essai. Aujourd’hui, ses 6 hectares consacrés à ce légume tournent à plein régime, et le magasin, sur place, ne désemplit pas. Un succès qu’il savoure.

Nous sommes tous les jours au champ, on fait une rotation sur les parcelles.

Si la première plantation a lieu en avril, la culture des asperges se prépare déjà bien en amont, car la plante potagère reste une dizaine d’années en terre. «Un an auparavant, on ajoute du fumier pour amender le terrain, et on installe ensuite un système d’irrigation goutte à goutte dans des gaines pour cibler l’apport en eau», explique Pascal Lattion. La situation de l’exploitation, près du Rhône, se prête particulièrement à cette production, car le sol est sablonneux et léger, ce qu’apprécient les asperges, surtout dans leur version blanche. Chaque année avant la récolte, elles sont recouvertes d’une quarantaine de centimètres de terre.

Croissance rapide

Une fois le légume placé, plusieurs désherbages et rebuttages manuels s’avèrent nécessaires, à raison de quatre ou cinq fois durant la saison. En été, l’asperge pousse jusqu’à 2 mètres de hauteur, et fait ses réserves racinaires pour l’hiver à partir du mois d’octobre ou de novembre, où le feuillage, alors sec, est broyé et laissé sur les buttes, afin de fournir de la matière organique au sol.

En moyenne, après trois ans d’attente, Pascal Lattion récolte environ 100 g par mètre carré, au cours d’une période allant d’une semaine à deux mois entre fin mars et début avril, avant de laisser les rhizomes se reposer et continuer leur croissance pour l’année suivante. La production peut monter jusqu’à 700 g par mètre carré en fonction de la météo, de la variété et de l’âge des plantes. «Nous sommes tous les jours au champ, on fait une rotation sur les parcelles. Dans de bonnes conditions, les asperges peuvent pousser entre 4 et 5 cm par jour!»

Palette diversifiée

Ses asperges, labellisées «Marque Valais – regio.garantie», ont trouvé leur public. «Les gens font leur cure, puis la demande baisse. Ce qui fait la force de ce légume, c’est qu’il est saisonnier, après on passe à autre chose», relève le Valaisan, qui a plusieurs cordes à son arc. Il cultive aussi en communauté d’exploitation avec son frère Claude et un autre agriculteur, Stéphane Ruppen, blé, maïs, orge, colza, soja, pommes de terre, carottes, oignons et myrtilles.

Avec son frère, ils s’occupent en outre de 150 taureaux, de 450 brebis pour la viande qu’ils conduisent à l’alpage de Tanay et d’une vingtaine de highlanders pour l’entretien des marais de la réserve naturelle des Rigoles. Le magasin à la ferme, tenu par Johanna Lattion, est ouvert tous les matins de 8h30 à 11h30 et vendredi toute la journée. Un distributeur est également disponible sur place tous les jours de 8h à 20h. On trouve les produits de l’exploitation dans les Landi d’Aigle et de Puidoux (VD), ainsi que dans certaines boucheries et commerces locaux, et à la table de quelques restaurateurs.

Un émerveillement quotidien

Après un apprentissage d’agriculteur à Châteauneuf (VS), puis l’acquisition d’une maîtrise, Pascal Lattion œuvre avec trois de ses frères (deux ont arrêté entre-temps) dans l’exploitation familiale, une carrière à laquelle il se destine depuis l’enfance par passion. «J’aime la diversité du métier, entre les cultures et le bétail, et la variabilité des saisons. Ici, on se régale: les terres sont faciles à travailler, le climat magnifique, et chaque matin on se lève avec les Dents-du-Midi en toile de fond. On ne peut pas rêver mieux.» Un émerveillement qu’il partage avec ses fils Nicolas et Mathias, qui désirent tous deux marcher sur les traces de leurs parents et reprendre un jour la ferme.

+ d’infos Lattion-Ruppen, Pré Geroux 4, 1893 Collombey-Muraz
Tél. 079 286 05 92

En partenariat avec Marque Valais – regio.garantie

Dans la région

Dans cette exploitation d’Aigle (VD), tout est pensé pour l’écologie: les aliments utilisés pour nourrir les poules qui s’ébattent en plein air proviennent des environs, un système agroécologique pérenne a été mis en place et la livraison est assurée par des véhicules électriques dans un rayon de 60 km.
Installés depuis 1966 au cœur du Chablais vaudois, les vergers sont un incontournable de la région. On y trouve plus de 50 variétés de fruits, dont une trentaine de pommes et de poires dont certaines rares et anciennes ProSpecieRara, cultivées en circuit court et dans le respect d’une production durable.
L’enseigne artisanale de Monthey (VS) est en fonction depuis 2020. Elle a été créée par Mathieu, Sébastien et Marc-Alexandre Erbeia, trois frères partageant la passion des apéros et des traditions helvètes. Blondes, blanches houblonnées, ambrées et même boissons gazeuses ou thé froid bio, il y en a pour tous les goûts.

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