Au centre d'Aigle, les hérissons sont scrutés avec attention

Avec l'aide d'une vingtaine de classes, l'association Alpes vivantes et la plateforme Nos voisins sauvages recensent actuellement la population du petit mammifère au sein de la cité chablaisienne.
22 septembre 2025 David Genillard 

Le hérisson est-il à l’aise dans les centres-villes? Même s’il ne figure plus sur la liste rouge des espèces menacées en Suisse, il reste très fragile. Alpes vivantes, association qui œuvre à la promotion de la biodiversité dans les Alpes vaudoises, et Nos voisins sauvages, plateforme nationale de valorisation de la faune sauvage en ville, ont lancé un recensement de la population de hérissons au cœur d’Aigle (VD).

Pour cette opération, les deux entités peuvent compter sur l’aide d’une vingtaine de classes de la cité chablaisienne. Le 8 septembre, des élèves de 1re et 2e primaires ont installé des tunnels à trace dans le quartier de la Planchette, l’une des plus densément peuplés du chef-lieu.

Présence en ville

Ces relevés se poursuivent jusqu’aux vacances d’octobre dans différents secteurs. «Nous avons déjà effectué des recensements à Leysin, Ollon ou Villars, explique Jean-Christophe Fallet, fondateur d’Alpes vivantes. Mais nous tenions à poursuivre cet état des lieux en milieu urbain.»

Lundi et mardi, deux classes de 3e et 4e années avaient rendez-vous dans le bourg. «On pourrait penser que, dans une zone urbanisée comme celle-ci, on aura peu de passages, mais on s’attend à en voir, réagit Nadège Vernier, membre d’Alpes vivantes. J’ai travaillé dans une clinique pour hérissons à Aigle et des habitants nous amenaient des individus découverts au centre-ville.»

Des gestes à réapprendre

La preuve que le petit animal s’adapte plutôt bien à l’urbanisation du territoire? «Les parcs et les jardins privés sont attrayants pour lui, poursuit Nadège Vernier. Mais il n’en demeure pas moins que le déclin de cette espèce est très majoritairement dû à l’être humain – à la densification du trafic sur les routes ou au recours aux pesticides dans les champs et les jardins.»

Le hérisson jouit pourtant d’un joli capital sympathie, observe la bénévole. «Les gens apprécient d’en avoir dans leur jardin. Des gestes tout simples permettent d’encourager leur venue, en laissant par exemple des zones sauvages ou en aménageant des passages sous les clôtures. Mais la population s’est peu à peu déconnectée de ces gestes.»

Le travail avec les écoles est essentiel à leur réapprentissage. «Avant d’aller sur le terrain installer les tunnels à traces, les élèves bénéficient de présentations qui les sensibilisent à cet animal, détaille Jean-Christophe Fallet. Une fois les relevés effectués en compagnie des biologistes de Nos voisins sauvages, nous retournerons en classe pour partager les résultats avec les enfants. Ceux-ci parlent de cette opération à leurs parents: ce faisant, on touche un public large et on a un vrai impact.»

+ D’infos alpesvivantes.ch

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