Quand les étiquettes racontent l’histoire du vin
Saviez-vous que le vin était autrefois livré en fûts? Si vous avez pu poser les yeux sur une étiquette de fendant de Sion, datée des années 1920, une petite indication située en bas à gauche vous en aura donné un indice. Car ces petits rectangles collés aux bouteilles de vin recèlent toutes sortes de secrets et sont particulièrement riches en anecdotes… pour qui sait les récolter et les déchiffrer.
Simon Roth, historien de la médiathèque Valais, et Nikolaus Bodenmüller, collectionneur à Viège, sont de ceux-là. Tous deux se sont récemment alliés pour publier un ouvrage nommé Le Valais et ses étiquettes de vin: Cent mille étiquettes pour un terroir. Bilingue en français et en allemand, il est paru début novembre aux éditions Monographic.
Une histoire valaisanne
Réunie en neuf chapitres thématiques, la sélection d’étiquettes retrace plus de 150 ans d’histoire viticole valaisanne. Une interview de Nikolaus Bodenmüller lui permet aussi de relater en détail sa passion.
Collectionneur reconnu en Valais, il bénéficie de dons privés et de gracieux laissez-passer de vignerons ravis de lui ouvrir les portes de leurs caves… quitte à se retrouver parfois avec des doublons: «Je les utilise ensuite pour des échanges!» Et la plus belle, alors? «C’est toujours la dernière que l’on reçoit», s’amuse-t-il.
Œnologue de renommée mondiale basée à Fully, Marie-Thérèse Chappaz fut en 2023 la première suisse à obtenir 100 points au guide Parker – le graal des vignerons!
Bouleversant les traditions de l’étiquetage, l’encaveur Michel Clavien choisit dès 1969 de confier au peintre Albert Chavaz, puis à d’autres artistes, le graphisme de ses bouteilles.
Les étiquettes permettent parfois de commémorer les dates historiques. Celle-ci célèbre les 75 ans de la première traversée des Alpes par les airs, réalisée par l’aviateur français Géo Chavez… qui s’écrasa à son arrivée.
Offert à Nikolaus Bodenmüller par son père, ce vin avait été mis en bouteille par son grand-père, vigneron entre 1916 et 1917.
Parmi les toutes premières étiquettes de la collection figure celle-ci. Elle date de 1861 et porte le nom allemand de la ville de Vevey: Vivis.
Les étiquettes racontent le Valais et ses personnages mythiques, tel Farinet, un Robin des bois local qui distribuait de la fausse monnaie en pièces de vingt centimes.