Géminides: en décembre, les étoiles filantes pleuvent
N’en déplaise à notre âme d’enfant, une étoile filante ne tombe pas sur terre. Le phénomène est créé par un fragment de roche qui entre dans l’atmosphère avant de se désagréger. Sa vitesse entraîne un frottement qui augmente la chaleur jusqu’à le rendre visible. Se consumant rapidement, il n’a pas le temps d’atteindre la terre. Aucune chance donc de voir une étoile filante finir sa course à nos pieds.
Le terme de pluie d’étoiles filantes est utilisé pour décrire un événement dont la fréquence de ces dernières atteint une par minute. Elle se produit lorsque la Terre croise l’orbite d’une comète. «Dans son sillage, la comète laisse des gravats, qui se sont accumulés sur l’orbite, précise Stéphane Davet, président de l’association Astrochablais. Lorsque la Terre croise cette orbite, elle passe à travers un nuage de poussière. Autant d’objets qui deviennent des étoiles filantes en entrant dans l’atmosphère.»
La netteté avant tout
Les Géminides, qui tirent leur nom de la constellation des Gémeaux d’où elles semblent surgir, ont pourtant leur lot d’arguments. La nuit tombe plut tôt à l’orée de l’hiver qu’à la belle saison, il est donc possible d’observer des étoiles filantes dès 18h. Plutôt pratique, surtout si on veut partager l’expérience avec des enfants.
S’y ajoute le fait qu’à la saison froide, le ciel est particulièrement net, ce qui rend l’observation des phénomènes astronomiques plus aisée. «En été, observer le ciel s’apparente à regarder le paysage à travers un feu, compare Stéphane Davet. Durant l’hiver, en revanche, tout est plus précis: le ciel est d’une clarté incroyable.»
Une énigme persistante
Si le phénomène des Géminides est bien connu des astronomes, son origine n’en reste pas moins entourée de mystère. «Plusieurs inconnues subsistent, en particulier sur l’objet qui libère ces gravats. On sait qu’une comète donne naissance aux Perséides, mais pour les Géminides, cela reste une énigme. Les hypothèses laissent à penser qu’il s’agit d’un astéroïde, nommé 3200 Phaeton.
Or, en général, les astéroïdes ne laissent pas de poussières dans leur sillage.» Ce qui est certain, c’est que les Géminides ont une particularité marquante: elles sont très lumineuses et plutôt lentes. Elles progressent à 35 km/s environ, contre le double pour les Perséides.
Comment bien les observer?
Pour optimiser ses chances de voir les Géminides, il faut choisir une nuit dégagée, et s’éloigner autant que possible des sources de pollution lumineuse. La brillance exceptionnelle de ces étoiles filantes les rend toutefois suffisamment visibles pour les apercevoir même depuis une ville.
«Ensuite, l’idéal est simplement de s’allonger au sol avec une bonne veste, un bonnet et des gants, et de regarder le ciel, résume Stéphane Davet. Rien ne sert de regarder le point d’où les étoiles filantes semblent apparaître. Il vaut mieux regarder à côté de la constellation des Gémeaux, on aura plus de chance de les repérer. Je dirais que fixer le zénith, soit le point qui est situé à la verticale au-dessus de sa tête, est idéal.» Si le pic a lieu du 13 au 14 décembre, il est possible déjà d’observer le phénomène durant la semaine précédente et la semaine suivante, soit du 7 au 19 décembre.
Moins connues que les Perséides
Les Géminides n’ont rien à envier aux Perséides, une autre pluie d’étoiles filantes qui a, elle, lieu dans le courant du mois d’août. Les premières ont beau se caractériser par leur luminosité exceptionnelle et leur lenteur, ce sont bien les secondes qui restent les plus connues du grand public, et de loin.
Deux raisons pourraient expliquer cette injustice. La première est historique: les Perséides marquent les esprits depuis des siècles, puisqu’elles sont déjà mentionnées dans des textes du Moyen Âge. La seconde est liée à la praticité de leur observation. On est vraisemblablement plus enclin à s’allonger au sol pour regarder le ciel en plein été qu’en début d’hiver.
