Laisser les vaches dehors pour économiser du fourrage

Que se passe-t-il dans nos campagnes entre deux récoltes? Deux fois par mois, Terre&Nature chausse les bottes et vous emmène à la découverte des facettes moins connues du travail de la terre.
24 novembre 2024 Milena Michoud
© Aurélien Decrausaz

Si vous avez eu l’occasion de vous balader dans les campagnes romandes en ces journées ensoleillées de mi-novembre, vous avez peut-être remarqué que des vaches paissent encore tranquillement à l’extérieur (parfois même en moyenne montagne). Que vous soyez familier ou non avec le calendrier fourrager, vous vous serez sans doute étonnés de cette sortie qui peut paraître tardive.

Laisser les bêtes pâturer un peu plus longtemps peut s’avérer, en réalité, très utile pour les éleveurs. Ils économisent ainsi les stocks d’aliments en prévision 
de la saison froide, et réduisent les risques de devoir acheter de la nourriture en fin d’hiver pour leur cheptel ou de remplacer à terme une partie de leur production céréalière par des plantes fourragères.

De l’herbe fraîche plutôt que du foin

«Avec les nouvelles mesures écologiques nous obligeant à installer des couverts végétaux entre deux cultures, les agriculteurs qui ont du bétail en profitent pour semer des dérobées ou des mélanges fourragers de longue durée», illustre Aurélien Decrausaz à la tête d’une exploitation à Champvent (VD).

L’agriculteur nord-vaudois possède notamment des prairies temporaires qui lui permettent de récolter 13 tonnes de matières sèches par hectare, qui nourriront ses 200 black angus durant la saison froide. «Mais pour les éleveurs qui ont collecté des quantités moindres, maintenir les bêtes dehors tardivement leur permet de ne pas manquer de réserves», indique le paysan.

Reste la question du dérèglement climatique. Les agriculteurs s’attendent à vivre de plus en plus d’étés secs, moins favorables à la pousse du fourrage. «Certains sèment alors en grande quantité des plantes d’automne, afin de pouvoir bénéficier de stocks fourragers suffisants, relève encore le Vaudois. Cette année, en octobre, nous n’avons pas eu les habituelles gelées, le mois a plutôt été chaud et humide. Les conditions étaient donc favorables à la pousse de l’herbage.»

Variété à choisir avec soin

Pour sa part, le Chanvannais a semé du ray-grass qui apprécie particulièrement les terres chaudes et détrempées pour se développer. Résultat, l’herbage est abondant cet automne. «De mi-septembre jusqu’à maintenant, l’herbe a bien repoussé: c’est une chance!» s’exclame Aurélien Decrausaz.

Pour toutes ces bonnes raisons, certains éleveurs ont donc fait le choix de laisser leurs vaches «tant qu’elles sont bien dehors», pour reprendre les mots de l’agriculteur vaudois.

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