Cap sur le bio: au fil des mois, le feuilleton d'une reconversion
Pour Antoine Freiburghaus, janvier 2025 sonne le coup d’envoi d’un défi professionnel: le Bellerin entame la reconversion de son domaine à l’agriculture biologique. Un choix dicté par une réflexion lucide sur la rentabilité de l’exploitation familiale et le potentiel existant en matière de surfaces.
Le trentenaire a accepté de partager cette aventure mois après mois avec les lecteurs de Terre&Nature, l’occasion d’aborder les défis, les questionnements et les nouvelles opportunités qui se présenteront au fil de ce processus qui durera deux ans.
Nouveau départ
Mais commençons par faire les présentations. Nous sommes aux portes de Bex, sur un coteau arboré. Une étable, une maison, un hangar à machines, 23 hectares de terrain, dont 8 en terres ouvertes sur lesquelles Antoine Freiburghaus cultive du blé et du maïs, une partie destinée à l’ensilage pour ses bêtes. Des vaches, il y en a 43 en ce début d’année, mères et veaux réunis, de la race Black Angus.
C’est le grand-père d’Antoine Freiburghaus qui est arrivé de son Mittelland bernois natal, puis son père a pris sa suite. Antoine, lui, fait son CFC agricole dans le Chablais valaisan avant de travailler au sein d’un domaine laitier de Saint-Maurice (VS).
Puis le jeune homme revient dans la ferme qui l’a vu grandir. Il exploite le domaine depuis début 2023, un nouveau départ rendu d’autant plus délicat qu’il coïncide avec la perte d’une dizaine d’hectares.
Valoriser ses produits
Le fait de porter un regard neuf sur le fonctionnement de la ferme lui permet néanmoins de réfléchir posément à la direction qu’il entend lui donner. «Moins de surface, ça signifie moins de subsides et davantage de temps, résume-t-il. Partant de là, qu’est-ce que je fais pour conserver la rentabilité de mon domaine? Le passage au bio m’est vite apparu comme une option sérieuse. J’ai toujours admiré un collègue de la région qui a fait ce choix il y a une quinzaine d’années. Je trouve que c’est un beau moyen de valoriser nos produits.»
Ajoutez-y des réglementations toujours plus complexes, notamment en ce qui concerne l’usage de produits phytosanitaires, et vous obtenez une conjonction de facteurs qui auront déterminé le jeune entrepreneur à faire ce virage. Entre formation à suivre, paperasse, nouveaux contrôles et pratiques à repenser de A à Z, les deux années qui viennent s’annoncent passionnantes.
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