Oignons en fête pour le Zibelemärit
Petite, elle observait les anciens se réunir au coin du feu pour peler les oignons. Aujourd’hui, la tradition perdure à Chabrey (VD), où Mary-Christine Christinat et ses proches confectionnent 300 tresses pour le Zibelemärit de Berne, dont les origines remonteraient au XVe siècle.
Cultivées par un voisin, les deux espèces utilisées – le blanc de Savoie et le rouge de Genève – ont d’abord été nettoyées. «Il s’agit de couper la racine et enlever les pelures de surface, pour que les oignons soient brillants. C’est l’étape la plus longue, mais de nombreux amis nous ont aidés», confie l’artisane, qui estime le volume total à 500 kg, soit environ 15 000 pièces.
Elle réalise ensuite le tressage seule, pendant près de cinq heures par jour. «C’est répétitif, mais cela me ressource», dit celle qui façonne aussi une centaine d’animaux en oignons, à l’aide de cure-dents. Dernière étape: végétaliser les tresses avec des fleurs séchées ou du lierre cueilli en forêt. Lundi dès l’aube, elle vendra ses créations dans la vieille ville en effervescence. «C’est stressant, car un mois de travail se joue en une journée. Mais c’est une ambiance unique.»

Un coup de main à prendre
Ronds et plats, les oignons sont ficelés autour d’une tige en osier ou en bois.

Entre deux saisons
Récoltés début août, ils ont été mis à sécher, puis pelés et nettoyés des résidus de terre.

Savoir-faire
Les bulbes sont positionnés du plus petit au plus grand, avec une alternance de couleurs, pour un rendu harmonieux.

De la couleur
L’artisane ajoute des bouquets de fleurs séchées faits maison ou achetés à un collègue.

Manger ou admirer
Les tresses sont vendues entre 10 et 30 francs selon les tailles. Certains clients cuisinent les oignons au fur et à mesure, d’autres utilisent la création comme décoration pendant quelques mois, avant que les bulbes ne se vident.
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