En cas de sécheresse, qui a droit à l'aide des Super Puma?

Pour pallier un sentiment d'inégalité entre cantons, la procédure d'engagement d'hélicoptères militaires pour abreuver les alpages en période de canicule a été clarifiée. À Fribourg, on se questionne.
17 juillet 2025 Milena Michoud
© DDPS

Les ruminants verront-ils cette année des Super Puma survoler les Alpes pour les abreuver? Difficile à dire. D’une part car la météo peut encore changer, d’autre part car les conditions pour que l’armée soit chargée d’affréter un hélicoptère en cas de sécheresse ont été revues.

Jusqu’en 2022, parmi les alpages difficiles d’accès confrontés au manque d’eau, certains mandataient des sociétés privées et d’autres bénéficiaient du soutien de l’armée. En a résulté un sentiment d’inégalité entre des cantons qui, bien que voisins, n’avaient pas accès aux mêmes prestations. Pour y remédier, une commission constituée de représentants de l’économie alpestre, de la faîtière Swiss Helicopter Association, de l’armée et des cantons a été créée en 2024. Son but: assurer de la transparence dans le processus.

«Ce dernier reste identique: le canton demande de l’aide et l’armée évalue les circonstances pour décider si elle peut agir, dit Christophe Bifrare, chef des affaires militaires du canton de Fribourg. Elle se base sur deux principes: la subsidiarité, qui veut que tous les moyens civils aient été épuisés avant de faire appel à elle, et la territorialité, qui consiste à ne considérer que les moyens du territoire cantonal et non des cantons voisins.»

Les conclusions de cette commission rassurent en partie Frédéric Ménétrey, directeur d’AgriFribourg, un canton qui compte plusieurs alpages isolés et inaccessibles par camion si l’eau venait à manquer. Habitué jusqu’ici à anticiper et à mutualiser les coûts entre sociétés privées et armée, il s’interroge sur la possibilité de continuer à le faire: «Nous espérons que le moment d’intervention sera évalué dans le but que le bétail n’ait pas à descendre. Cela serait une charge et un manque à gagner pour les éleveurs, en plaine comme à l’estivage.»

Le directeur d’AgriFribourg encourage d’ailleurs la pose de citernes et l’amélioration des adductions d’eau d’estivage: «Plusieurs alpages ont déjà réagi. L’objectif à long terme, c’est de ne plus devoir faire appel aux hélicoptères.»

Envie de partager cet article ?

Achetez local sur notre boutique

À lire aussi

Accédez à nos contenus 100% faits maison

La sélection de la rédaction

Restez informés grâce à nos newsletters

Icône Boutique Icône Connexion