Dans l'atelier de l'un des derniers marqueteurs
En entamant un apprentissage d’ébéniste, Bastien Chevalier ne pensait pas un jour travailler avec un microscope binoculaire. C’est pourtant devenu le quotidien de ce Vaudois spécialisé dans la micromarqueterie, un art séculaire qui consiste à assembler de petites pièces en bois pour décorer diverses surfaces, ici des cadrans de montre.
«Mon formateur Jérôme Boutteçon, meilleur ouvrier de France, était un pionnier dans ce domaine. Depuis, ça ne m’a plus quitté», raconte celui qui collabore aujourd’hui avec de grandes maisons d’horlogerie et a cocréé sa marque, Mbch.
Moins d’un millimètre
Cinq modèles uniques de celle-ci ont vu le jour dans son atelier à Sainte-Croix (VD), au terme de plusieurs mois de travail par cadran, pouvant contenir chacun plus de 250 pièces. Le quadragénaire utilise de fines feuilles de bois d’érable, de noyer ou de tulipier, découpées à l’aide d’une miniscie électrique.
«Certaines pièces font moins d’un millimètre de large. Il faut être très patient et doux pour ne pas briser la fibre. Je peux mettre plus de deux jours pour assembler un œil de panda», détaille-t-il. D’autres montres sont en cours de réalisation, aux motifs de libellule et de crâne de chat, pour un prix minimum de 25 000 francs. Ses créations sont vendues directement à son atelier.
+ D’infos Instagram: @marqueterie_microbastienchevalier.ch

L'artiste utilise un scalpel pour saisir et assembler les pièces avec précision.

Au préalable, il a effectué un croquis au crayon à papier, puis à l'encre de Chine, avant de découper les motifs dans le bois avec une petite scie électrique.

Le discret quadragénaire veut moderniser la marqueterie, populaire lors des XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles, en s'inspirant des styles modernes comme le graffiti. S'il n'a pas fait de publicité pour sa marque, son travail a été plusieurs fois primé.

Durant le processus, Bastien Chevalier a fait des photocopies de chacun de ses dessins, afin de façonner les pièces de bois.

Le tout est assemblé tel un puzzle avec du scotch, puis collé sur un papier kraft. Enfin, le cadran – ici au motif de cerf – est fixé sur un support en or ou en laiton, pour décorer la montre.

Cette création unique a été réalisée l'an dernier. L'abeille compte à elle seule 77 pièces.
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