Au milieu des vignes, la nouvelle vie des capites vaudoises

Autrefois, elles servaient à entreposer les outils du vigneron, tout en lui offrant un abri lorsqu’il se rendait à pied entre les parchets. Aujourd’hui, alors que le travail et les trajets se sont motorisés, ces petites constructions en pierre ou en bois ont perdu leur utilité.

Mais les capites entament une nouvelle vie dans le canton de Vaud: depuis le 1er avril, des dégustations peuvent être organisées, ainsi que de la vente directe pendant des manifestations, sur autorisation communale.

Sur le modèle des food trucks

«Cela découle d’un assouplissement de la Loi vaudoise sur les débits de boissons. L’obligation d’installer des sanitaires a été supprimée, en s’inspirant du modèle des food trucks, expose le député Maurice Neyroud, vigneron-encaveur à Chardonne (VD). C’est un grand pas, car de telles activités étaient déjà organisées dans l’illégalité et des collègues avaient été amendés.»

Toutefois, le député PLR veut aller plus loin et faciliter la vente en tout temps. En effet, le droit fédéral interdit toujours de pratiquer de véritables activités œnotouristiques au milieu des vignes, par exemple en aménageant une terrasse. «Seule la culture de la terre y est autorisée, selon la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire. Ainsi, la vente de vin est considérée comme une activité accessoire non nécessaire, notamment dans les capites, qui sont situées hors de l’exploitation principale.»

Un postulat déposé

Et Maurice Neyroud, qui a déposé un postulat au Grand Conseil vaudois l’an dernier, demandant la reconnaissance de l’œnotourisme comme activité agricole et une nouvelle interprétation de la notion de «nécessité», de poursuivre: «Je ne suis pas d’accord! Aujourd’hui, commercialiser son vin est essentiel pour la survie d’un domaine.»

De plus, il souhaite relayer le débat à l’échelon fédéral. Selon lui, ce changement serait bénéfique pour l’œnotourisme romand. «De nos jours, les touristes recherchent des expériences immersives, hors des caveaux. Il faut leur proposer des choses qu’ils ne trouveront pas ailleurs. Boire un verre de vin au milieu des vignes, c’est le paradis.»