Quand construction, mode de vie et environnement s’allient

Chaque mois, nous vous faisons découvrir une habitation exemplaire sur le plan écologique. À Ayent (VS), visite d’une maison familiale pensée selon certains principes du bioclimatisme.
25 avril 2024 Muriel Bornet
© Cédric Raccio

Cela fait maintenant une petite année que Paola Congedo, Julien Rappaz et leurs deux enfants vivent dans leur nouvelle maison à Ayent (VS). Désireux de bâtir une demeure respectueuse de l’environnement, les jeunes parents ont orienté leurs recherches vers un bureau d’architecte partageant les mêmes visions. C’est ainsi qu’ils sont tombés sur le site de Solaris, habitat écologique et conseil, dirigé par Bastien Cretton.

En se lançant, le couple était plein d’idées: «Malheureusement, beaucoup des aménagements que nous avions en tête étaient très coûteux, et nous avons dû revenir en arrière sur certaines choses», explique Paola Congedo. Avec l’aide de l’architecte, la jeune femme et son compagnon sont tout de même parvenus à un projet final en adéquation avec leurs valeurs. De classe énergétique A/A, cette maison familiale produit en effet une petite quantité d’énergie, pour n’en consommer que très peu.

Penser selon le climat des lieux

Pour y parvenir, l’architecte a notamment réfléchi selon les principes du bioclimatisme, à savoir en conciliant l’environnement du site à une conception intelligente du bâtiment. Ici, sur la rive droite du Rhône, l’ensoleillement généreux a évidemment fait partie intégrante de la réflexion. Quinze panneaux photovoltaïques se trouvent ainsi sur le toit. «C’était abordable, notamment grâce aux subventions qui existent. Et bien que le surplus d’énergie produit soit revendu moins cher sur le réseau, nos factures d’électricité ont diminué de moitié», relève Julien Rappaz.

Ensuite, l’avant-toit de la maison, long de deux mètres et en forme de flèche, la protège d’un rayonnement trop direct en pleine journée, tout comme les plus grandes ouvertures vitrées, orientées du côté du soleil levant, laissent s’infiltrer ce qu’il faut de rayonnement pour du chauffage solaire passif sur la chappe au sol, tout en évitant le surplus de chaleur en été.

L’architecte

Après une dizaine d’années d’activité dans le domaine de la construction, Bastien Cretton décide de se mettre à son compte en 2018, afin de travailler en adéquation avec ses valeurs. Certifié Pro-Paille et membre de l’association La Maison Nature, il propose ainsi chez Solaris, habitat écologique et conseil sa propre vision de la conception architecturale durable et écologique.

Une bonne enveloppe thermique

Dans la réflexion bioclimatique est aussi incluse la facilitation du chantier. Ici, cela s’est par exemple traduit par la superposition des salles de bains du haut et du bas, afin de centraliser les conduites et économiser des matériaux. Du reste, sur le plan structurel, l’étage inférieur, plus traditionnel, a été construit sur une base en béton, afin de s’implanter dans un terrain pentu.

L’étage du haut, en revanche, repose sur une ossature en bois indigène, et son isolation se veut volontairement très épaisse: «En architecture conventionnelle, on part sur 16 cm, souvent de laine de verre. Ici, nous avons 32 cm de fibre de bois, explique l’architecte. L’idée est d’avoir moins besoin de chauffer quand il fait froid, et de conserver le frais en été.» Un pari gagnant selon les habitants qui, à l’issue de leur premier hiver, n’ont augmenté le chauffage que d’un niveau, sans avoir besoin de le faire davantage. «De même que nous n’avons jamais fait de feu pour nous réchauffer ni ressenti de sensation de froid dans la maison», confie Paola Congedo.

L’humain au centre

Des retours importants pour Bastien Cretton, qui met un point d’honneur à placer ses clients au centre de la démarche: «Tous les pôles du bioclimatisme sont indissociables de l’homme, donc des occupants des lieux. Il faut qu’ils soient conscients de chacune des options et de leurs implications.»

Une façon de faire qui a plu au couple: «C’était très participatif. Nous avons pu choisir énormément de choses, notamment concernant les matériaux. Et Bastien était là pour nous responsabiliser sur nos décisions.» Bastien Cretton ajoute: «Si un jour quelqu’un me donne carte blanche pour une maison, ou me dit: «J’ai vu votre réalisation à Ayent, je veux la même chose», je le rendrai attentif à ses choix. Car ce ne sera ni moi ni mes autres clients qui vivront dans cet endroit.»

En chiffres

1080 mètres, l’altitude de la maison bâtie par Solaris, habitat écologique et conseil.

15 panneaux solaires sur le toit.

32 centimètres d’isolation en fibre de bois.

2 mètres d’avant-toit.

 

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