Le Parlement étend encore davantage l'autorisation de tirer le loup
Le loup était au cœur de deux motions, acceptées ce mercredi par le Conseil national, après avoir passé la rampe du Conseil des Etats. Toutes deux élargissent l’étendue de la nouvelle loi sur la chasse au sujet du canidé.
La régulation des loups problématiques appartenant à une meute doit être possible tout au long de l’année, a déclaré Christine Bulliard-Marbach (C/FR) pour la commission. Elle défendait la motion déposée par le sénateur Pascal Broulis (PLR/VD) en réaction à une grosse attaque survenue dans son canton le printemps dernier. Son texte prévoit que les loups appartenant à une meute puissent, comme ceux individuels, être tirés en tout temps, et non plus uniquement entre le 1er juin et le 31 janvier. Le National l’a suivi par 109 voix contre 76.
Le Conseil fédéral était contre. Il estime que la loi actuelle permet déjà de maintenir le fragile équilibre entre protection du loup et du bétail. «Nous nous sommes dotés des outils nécessaires pour diminuer les prédations sans mettre en péril la population des loups qui continue d’augmenter», a déclaré le ministre de l’environnement Albert Rösti, en vain.
Tir aussi dans les zones protégées
Le National a aussi validé, par 106 voix contre 76, une motion de la sénatrice Esther Friedli (UDC/SG), qui veut permettre l’abattage des loups dans les districts francs, soit les zones de protection de la nature. La Suisse en compte 43, couvrant une surface totale de 150’895 hectares.
La taille de ces districts rend impossible la régulation du loup, selon la motionnaire. Or, il faut pouvoir tirer ces prédateurs qui se retirent dans ces zones, a avancé Christine Bulliard-Marbach pour la commission.
La gauche était contre. Le comportement des loups consistant à se retirer dans un district franc pour échapper à un abattage n’est à l’heure actuelle pas prouvé. Et un effet pervers est à craindre. S’il est menacé d’être chassé dans les districts francs, le loup pourra s’attaquer à moins de cerfs, sangliers et chamois, qui se trouvent aussi dans ces territoires protégés, a déclaré Hasan Candan (PS/LU). Il risque donc de se rabattre sur les animaux de rente.
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