Des artisans donnent un second souffle au matériel de sport

Couturier autodidacte, Christophe Borel, est ancien coursier à vélo: sur la machine à coudre de sa compagne, il s’est bricolé il y a quelques années une première petite pochette à mettre sur la ceinture, équipement classique des livreurs et livreuses à vélo.

En 2019, ses collègues et ses amis sont ses premiers clients, autant pour les réparations de vêtements techniques que celles de vélos, ou encore pour les roues qu’il assemble dans son atelier. L’emménagement dans de nouveaux locaux avec d’autres artisans permet au Veveysan d’investir dans des machines à coudre.

Nouveau matériel, nouvelles possibilités

«Une fois, avec du tissu épais, j’ai vraiment abîmé la machine de ma compagne, dit l’artisan. J’ai donc commencé à acheter du matériel professionnel et cela m’a ouvert de nouvelles possibilités.» Les premières années, Christophe Borel passe beaucoup de temps à faire des essais de colles, de tissus et de fils. «La recherche et le développement sont au cœur de l’artisanat. C’est l’une des facettes du métier que je préfère et ma formation pluridisciplinaire en sciences de l’environnement m’aide dans cette démarche.»

Mû par des convictions écologiques, Christophe Borel éprouve une grande satisfaction à faire durer les vêtements. «Dans les grands magasins de matériel de montagne, la réparation est souvent chère et les gens sont tentés par l’achat d’un produit neuf. Ici, nous proposons généralement deux à trois tarifs: nous adaptons notre service à ce qui est attendu du client ou de la cliente. Par exemple, nous proposons quand c’est possible une petite réparation fonctionnelle, ou, à l’opposé, nous décidons avec la personne de faire quelque chose de plus pratique et solide que ce qui existait à l’origine.»

Débouchés toujours plus variés

Aujourd’hui, Couture et bicyclette bénéficie d’une certaine renommée et les mandats sont de plus en plus variés. Enthousiaste, Christophe Borel détaille: «Nous avons déjà travaillé sur des voiles de bateau, de grosses tentes de scouts, des tentes utilisées par une commune pour ses événements ou encore d’innombrables vestes de montagne ou de moto.»

Dans ses locaux, tout le mobilier est sur roulettes. De ce fait, les pièces aux gabarits atypiques sont les bienvenues. «On va même coudre prochainement les éléments d’une exposition de l’EPFL+ECAL Lab», se réjouit l’artisan. Côté bicyclettes, le couturier mécanicien effectue toutes les réparations du quotidien, en plus de la fabrication de roues. Bien que le modèle économique de ce type d’atelier reste fragile, Couture et Bicyclette compte une employée à 40% depuis une année et demie.