Réinventer
l'eau chaude pour combattre les adventices

Technique traditionnelle éprouvée, le désherbage à l'eau chaude se pose en alternative écologique aux herbicides chimiques. La marque Eco WeedKiller propose des machines pour les professionnels et les particuliers.
1 mai 2025 Horace Perret
L'agriculteur vaudois Jean-Claude Jordan 
a opté pour 
un modèle électrique, une machine prisée des conciergeries d'immeubles ou d'écoles, car il ne génère aucun désagrément sonore.
© Sigfredo Haro
L'agriculteur vaudois Jean-Claude Jordan 
a opté pour 
un modèle électrique, une machine prisée des conciergeries d'immeubles ou d'écoles, car il ne génère aucun désagrément sonore.
© Sigfredo Haro
L'agriculteur vaudois Jean-Claude Jordan 
a opté pour 
un modèle électrique, une machine prisée des conciergeries d'immeubles ou d'écoles, car il ne génère aucun désagrément sonore.
© Sigfredo Haro

C’est face à la prolifération des chardons dans ses champs que Jean-Claude Jordan, agriculteur bio à Mézières, a adopté l’Eco WeedKiller. «On remplit le réservoir d’eau, on attend qu’elle chauffe, puis on applique l’eau bouillante au pied de la plante à l’aide d’une lance. C’est aussi simple que ça, relève le Vaudois. Le désherbage avec la machine prend trois ou quatre fois moins de temps que le désherbage manuel et les mauvaises herbes n’ont pas besoin d’être éliminées. Elles meurent sur place, alors qu’avant, je devais les ramasser, ce qui me remplissait rapidement une remorque.»

Cette technique, bien connue de nos aïeux, a été l’objet d’un regain d’intérêt dans les années 1980 avec le développement de l’agriculture bio et les restrictions croissantes sur l’usage des herbicides chimiques. «Depuis l’interdiction du glyphosate pour l’entretien des espaces publics et privés, les professionnels ont dû trouver des solutions alternatives, constate Kurt Peterhans, l’ex-distributeur de la marque en Suisse romande. On a vendu plusieurs modèles à la Confédération, à l’armée, aux cantons pour l’entretien des bords de route et des places.»

Action en profondeur

L’efficacité de la méthode repose sur l’absence de mécanisme de protection des végétaux: au contact de l’eau bouillante, la plante subit un choc thermique qui détruit ses cellules. Rumex, chardons et autres mauvaises herbes sont ébouillantées et flétrissent en quelques heures. Outre son caractère écologique, ce procédé a l’avantage d’agir en profondeur. L’eau chaude descend jusqu’aux racines, contrairement à d’autres solutions comme les brûleurs à gaz ou le désherbage à la vapeur. «Avec le gaz, tout sèche sur le moment, mais la plante repart des racines ensuite comme lorsqu’on tond du gazon», précise Kurt Peterhans.

Les risques de blesser la végétation adjacente sont quasi nuls. La lance permet d’être précis. «Dans les vergers ou les vignes, si l’eau gicle un peu sur le boisé, cela ne fera rien du tout. L’important, c’est de ne pas rester 10 minutes au même endroit», souligne Hugo Tschümperlin, le nouveau responsable de la distribution pour la Romandie. Il est en revanche conseillé de porter des gants lors de l’utilisation de la machine.

Comment ça marche

Eco WeedKiller propose six modèles, tous fabriqués en Finlande. Trois sont électriques et alimentés par une batterie. Ils permettent de travailler sur une plage maximale de 90 minutes, disposent de réservoirs allant de 25 à 300 litres et d’un tuyau d’une longueur maximale de 20 m. Les trois autres modèles à motorisation diesel sont: le WeedKiller PRO 10, le PRO 20 et le PRO 20 spécial. Tous trois ont des réservoirs de 310 litres et des tuyaux de 80 m. Contrairement au modèle 10 PRO, les 20 PRO sont équipés de deux brûleurs à eau et de deux sets de tuyaux, ce qui permet le travail en duo. Les modèles pros, étant donné leurs poids (de 330 à 510 kg à vide), doivent être amenés sur le lieu de travail dans une fourgonnette au tout autre moyen de transport adéquat.

Quelques récalcitrants

Si un passage durant la saison suffit pour se débarrasser de l’herbe et de la mousse, certaines adventices comme la dent-de-lion ou le chardon nécessitent plusieurs traitements à cause de la structure complexe de leurs racines. «Mais si on applique l’eau chaude sur le chardon au bon moment, on le freine tellement qu’il n’arrivera pas en graine pendant la culture et ne risquera donc pas de disperser ses semences», précise Kurt Peterhans.

Jean-Claude Jordan a opté pour un modèle électrique, l’Eco Weedkiller Pro 3sp: «J’ai d’abord envisagé d’acheter une machine diesel, mais j’ai vite compris que je ne supporterai pas les décibels et la pollution qu’elle induit. J’ai donc choisi l’électrique qui a l’avantage d’être 100% silencieuse et qui, petit plus écologique, peut être chargée à l’aide de mes panneaux photovoltaïques.»

Pour les grandes surfaces, EcoWeed Killer propose deux modèles diesel beaucoup plus puissants, avec la possibilité d’avoir deux brûleurs sur la même machine pour réaliser un désherbage simultané à deux lances. «Si on a 10 km de bords de route à faire, on ne peut pas se permettre d’attendre six heures pour recharger. Avec le moteur thermique, on n’a besoin que de 2 minutes pour chauffer les 310 litres d’eau du réservoir à 100°C, contre 8 heures pour le modèle électrique», souligne le distributeur. Ces modèles sont dotés de tuyaux de 80 m, ce qui permet de travailler sur un demi-hectare. Les modèles professionnels peuvent aussi être utilisés pour le nettoyage à haute pression.

En chiffres

2 l/min à 22 l/min, débit d’eau chaude selon les modèles.

9,3 kW, puissance des moteurs diesel.

26 à 510 kg, poids de la machine à vide selon le modèle

150 bar, pression maximale développée par la pompe à haute pression des modèles 10 et 10 PRO.

1500 à 50 000 francs, prix catalogue selon les modèles.

+ D’infos ecoweedkiller.ch

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