Sur l'alpage d'Anzeindaz, une fromagerie pour une nouvelle vie

Fabriquer du fromage sur l'alpage plutôt que de livrer le lait vers la plaine: à Anzeindaz (VD), l'été qui se termine a été une petite révolution. Pour les exploitants, c'est surtout une opportunité de mieux valoriser leur production.
28 septembre 2025 Oriane Grandjean
© Oriane Grandjean

Cela fait plus de trente ans qu’Isabelle et Joe Quartenoud passent l’été sur le plus grand alpage du canton de Vaud, plateau de 1000 hectares suspendu à 1800 m d’altitude sous la longue silhouette du massif des Diablerets. Pourtant, la saison qui s’achève a eu la saveur unique des premières fois: depuis le mois de juin, un équipement moderne permet aux exploitants, soutenus par un employé et un civiliste, de fabriquer sur place des fromages à partir du lait de leurs 28 simmentals.

«C’est une sacrée satisfaction, note Joe Quartenoud. Ça change profondément notre vie à l’alpage, mais c’est autre chose de valoriser ce lait nous-mêmes plutôt que de le livrer quotidiennement pour l’industrie.» Jusqu’ici, le produit de la traite était en effet descendu chaque matin vers la plaine au prix de trajets souvent périlleux sur une route de gravier mise à mal par les précipitations et les chutes de pierres.

Soutien de l’Aide suisse à la montagne

Grâce à un investissement de la Société coopérative d’alpage de Bex (VD), qui exploite l’alpage d’Anzeindaz, ainsi qu’à un soutien de l’Aide suisse à la montagne, le chalet vétuste qui jouxte l’étable a été l’objet de travaux conséquents, de la réfection de la charpente à l’aménagement d’une fromagerie moderne où trône une cuve en cuivre chauffée au bois. La fabrication de fromage n’est pas nouvelle pour les Quartenoud, qui transformaient déjà le lait de leurs chèvres, mais elle prend une autre dimension: durant ce premier été, ils ont produit quelque 500 pièces de raclette et 600 tommes.

«On est passés au niveau supérieur, confie Joe Quartenoud, qui s’est formé à la fabrication du raclette auprès de fromagers valaisans. Les débuts ont été intenses, mais le bilan est très positif.» Un vrai changement de vie sur l’alpage, où la belle saison se termine déjà: les vaches laitières sont redescendues tandis que les quelque 400 vaches allaitantes et jeunes bovins s’apprêtent à les suivre. Les fromages aussi: ils descendront début octobre, à la rencontre de leur nouvelle clientèle.

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