Les petits paysans ne veulent pas perdre leurs civilistes
Dès 2026, le service civil sera plus difficile d’accès. Ainsi l’a décidé le Parlement en septembre 2025. Objectif affiché: réduire les admissions à un maximum de 4000 par année, en vue de renforcer les effectifs de l’armée. Avec près de 6800 civilistes comptés en 2024, il s’agirait donc d’une réduction de 40%.
Les secteurs employant le plus de civilistes sont ceux de l’éducation, du social et de la santé. Mais malgré un contingent plus réduit, un autre domaine pourrait en pâtir: l’agriculture. «En 2024, 996 civilistes y étaient affectés, indique Carole Gauch, directrice suppléante de l’Association des petits paysans. C’est peu en comparaison avec les autres milieux, mais il y en a souvent un seul par exploitation agricole. Ce changement de loi toucherait donc un nombre élevé de fermes.»
Une aide bienvenue
Son organisation soutient le référendum lancé par la Fédération suisse du service civil, les Jeunes Verts et d’autres acteurs de la société civile, qui s’opposent à ce changement de loi. La raison principale: «Les civilistes soulagent considérablement les exploitations là où elles manquent de ressources, ajoute Carole Gauch. Ils sont assignés à des tâches d’intérêt public: en l’occurrence l’entretien des pâturages et des zones de protection de la nature, ou la lutte contre les plantes indésirables.»
«La demande de civilistes est toujours plus grande, constate Donat Capaul, éleveur à Perrefitte (BE). D’abord réticents, les agriculteurs ont désormais compris que les actions utiles à la biodiversité nécessitaient du monde.» Lui-même a employé pendant plusieurs années un civiliste pour débroussailler manuellement des pâturages inaccessibles aux machines. «Si je devais payer un salaire à l’heure pour cela, je ne m’en sortirais pas.»
Actuellement, seules les exploitations déjà inscrites peuvent bénéficier des services de civilistes, les inscriptions étant désormais fermées aux nouvelles demandes. L’avenir dira si le référendum parvient à réunir 50 000 signatures.
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