«Le goût des choses»: quand la caméra filme les coulisses de l'agroécologie

«J’aime bien quand on me dit: «C’est super ce que vous faites pour la planète». Mais ce qui me touche le plus c’est: «On a cuisiné ta courgette, elle était tellement bonne». Ça, ça me met des frissons.»

Glanées par le réalisateur veveysan Alain Wirth auprès de Pierre-Gilles Sthioul et Antoine Meier, les cogérants du domaine Praz Bonjour, ces phrases donnent le ton de son documentaire. Dans Le goût des choses, il est question d’émotion, de dégustation… et d’agriculture sans mécanisation.

Montrer la réalité du métier

À l’occasion d’une vidéo tournée pour les deux compères, Alain Wirth découvre les lieux à l’été 2022. «Quand j’ai vu cet extraordinaire terrain et l’ampleur de leur travail, je me suis dit que je devais les accompagner.» Titanesque, leur labeur est alors décortiqué, geste après geste, saison après saison: «Je suis venu chaque semaine pendant plus d’un an.»

Le documentaire s’immisce dans les échanges entre les deux entrepreneurs – ces quelques tomates de fin de saison valent-elles la peine d’être amenées au marché ou les jettera-t-on dans une sauce? – et dans les tâches quotidiennes. «Ils ont été vraiment généreux avec la caméra», salue le réalisateur. «On n’a rien fait d’autre que notre travail habituel», rétorquent les intéressés. Échanges avec une cheffe cuisinière, achalandage de leur magasin à Vevey ou préparation de leurs commandes de paniers… Pas didactique pour un sou, le film dépeint le métier par leurs actions.

Tournée internationale

Ayant filmé seul, puis engagé un monteur et un musicien pour le montage, Alain Wirth a ensuite eu une belle surprise: choisi pour ouvrir la saison du programme documentaire romand Ciné-Doc, son film a aussi eu droit à une tournée internationale entre San Francisco, Montréal, la Savoie et Paris.

En Suisse, après une première mondiale à Soleure et quelques avant-premières, il sera dans les salles dès le 17 septembre. Protagonistes ou associations locales liées à la thématique sont régulièrement invités à des discussions en fin de séance.