Une nouvelle revue suisse veut parler d'écologie autrement
Sur la Une, un personnage écumant l’eau de la fonte des glaciers dans une illustration percutante, et un mantra: «Du poids des informations à un monde des possibles». Telle est la promesse de la nouvelle revue bisannuelle Atlas, qui veut «réinventer la communication autour de la question climatique», déclare son fondateur Eric Roggwiller, 24 ans, qui termine son bachelor en sociologie et communication à l’Université de Fribourg.
«Les médias institutionnels abordent souvent l’écologie de manière anxiogène, sans contextualiser ou donner des pistes d’actions. Quant aux médias spécialisés, ils touchent qu’un lectorat déjà sensibilisé», constate-t-il. Son objectif: faire une écologie «à compréhension humaine» en vulgarisant la science et en prenant du recul, tout en mêlant art et information, pour intriguer les plus sceptiques.
Présenter des alternatives concrètes
Sorti en septembre lors d’un événement public rassemblant café scientifique et exposition d’œuvres, le premier numéro de 74 pages a pour thématique le mythe de la responsabilisation individuelle. Il comporte trois volets distincts, offrant une grille de lecture novatrice.
«Le premier propose une critique factuelle de certaines actions, comme le greenwashing ou l’impossibilité de recycler le plastique. Dans le deuxième, on aborde des concepts plus philosophiques tels que la croissance verte ou la méritocratie.» Enfin, la dernière partie présente des alternatives possibles concrètes, par exemple des systèmes régionaux d’emballages consignés. «L’idée est de dessiner des itinéraires communs, pour avancer sans diviser.»
Le savoir à moindre coût
Éditée par une association sans but lucratif, la revue rassemble une trentaine de contributeurs bénévoles dont des étudiants en journalisme, des artistes et des graphistes. Elle est en vente sur le site de l’organisation au prix de 25 francs et dans plusieurs librairies fribourgeoises. «Cela permet de couvrir les frais de production. Notre but est d’offrir un savoir à moindre coût, sans publicité. À terme, la vente de posters des illustrations pourrait devenir une source de revenu complémentaire», expose celui qui souhaite aussi diversifier les canaux d’information, entre podcasts et vidéos, tout en organisant des événements. En attendant, plus de 150 exemplaires papiers ont déjà été vendus.
«C’est bien plus que ce que nous espérions. Nous sommes ravis!» Déjà en cours d’écriture, le deuxième numéro aura pour thème les fabriques du futur, «soit comment notre conception de l’avenir peut influencer notre comportement et nos sociétés actuelles», annonce Eric Roggwiller. Rendez-vous en mars 2026.
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