Berges lémaniques restaurées en faveur de la biodiversité

Fondée par un pêcheur vaudois, l'association Le Chemin des Galets remblaie les grèves du lac en prélevant des graviers aux embouchures des rivières, afin de faciliter la reproduction des oiseaux et des poissons.
14 juillet 2025 Lila Erard
© DR

Aujourd’hui, seuls 3% des rives du Léman sont entièrement naturelles, la majorité ayant été aménagée avec des murs, enrochements, quais, ports et routes. «Ce phénomène d’artificialisation s’est amplifié à la fin du XIXe siècle avec la construction des lignes de chemins de fer et l’avènement du tourisme. Pendant des années, des milliers de matériaux d’alluvions ont même été prélevés dans le lac pour fabriquer du béton, amincissant toujours plus les berges», rappelle Henri-Daniel Champier, président du Chemin des Galets.

Fondée en 2006, cette association s’est donné pour mission de réhabiliter ces sites précieux pour la biodiversité. «Notre objectif est de recréer un chemin côtier continu sur le modèle des corridors verts dans les campagnes. On peut parler de cordon bleu.»

Contre les prédateurs

Pour ce faire, celui qui est également pêcheur à la Pêcherie du Haut-Léman, à Clarens (VD), collabore avec le Canton pour déplacer les graviers situés aux embouchures des rivières. «Ceux-ci sont de toute façon prélevés régulièrement à l’aide d’un chaland (ndlr: un grand bateau à fond plat), car ils gênent l’écoulement des cours d’eau. Au lieu de les extraire, nous proposons de les décharger directement sur les rives du lac, sur dix mètres de large et deux mètres de profondeur, à l’aide de pelles», relève le Vaudois, qui travaille main dans la main avec les employés communaux et parfois des bénévoles.

En plus d’amortir les vagues et d’offrir de nouveaux espaces de détente aux familles, ces berges renaturées sont utilisées par la faune pour se reproduire. De nombreux poissons comme les ombles pondent leurs œufs sur les cailloux, ce qui les protège des prédateurs et des courants violents. Il en est de même pour les oiseaux de rivage qui construisent leur nid, camouflé dans les galets.

Une dizaine de projets réussis

«Le mois dernier, nous avons justement dressé un remblai à Clarens (VD) pour protéger un site de nidification de cygnes tuberculés. Plus de 350 bidons de vingt litres de graviers ont été déplacés, à l’aide de dix volontaires», raconte Henri-Daniel Champier.

En dix-huit ans, une dizaine de projets de tailles variées ont été menés à bien sur les côtes vaudoises, de plage de la Crottaz, à Corseaux, aux abords du château du Chillon, à Veytaux. Prochain projet en date: restaurer la grève de la Maladaire, à La Tour-de-Peilz. «Beaucoup d’acteurs sont impliqués, les démarches administratives sont donc très longues et compliquées. C’est dommage, car cette action simple à réaliser contribue au bien-être des animaux, des baigneurs et des touristes.»

+ D’infos lechemindesgalets.ch

Envie de partager cet article ?

Achetez local sur notre boutique

À lire aussi

Accédez à nos contenus 100% faits maison

La sélection de la rédaction

Restez informés grâce à nos newsletters

Icône Boutique Icône Connexion