Au point du jour, ils passent la bague à la patte des oiseaux migrateurs
Il est 6 h. En ce milieu du mois d’octobre, le col de Jaman est plongé dans l’obscurité. Au loin, un petit faisceau lumineux s’active dans la nuit, témoin d’une présence humaine. Il s’agit de Gilles Hauser, responsable depuis la mi-août du baguage des oiseaux migrateurs dans cette station ornithologique située à 1512 mètres d’altitude. Accompagné d’Emma et Bastien, deux apprentis bagueurs venus de France, il rentre à la petite cabane du Groupe d’études faunistiques de Jaman.
«Nous sommes bredouilles!» lâche-t-il. La nuit a été calme, très calme. Seuls quatre rouges-gorges ont été interceptés dans les filets dressés au col. «Mais d’ici peu, juste avant le lever du jour, je pense que nous aurons de nombreuses prises.» Son argument: l’été indien touche à sa fin et une perturbation est prévue le lendemain. «Les oiseaux le sentent et en profitent pour tailler la route…»
Un invité surprise
Alors que la prise de mesures bat son plein, les bénévoles continuent d’affluer avec des sacs remplis d’oiseaux. «Prioritaire!» annonce-t-on avant de suspendre un pochon en tête de file sur la paroi de la cabane. Tous les volatiles ne sont pas traités à la même enseigne, car tous n’ont pas les mêmes capacités à résister à cette épreuve stressante. «Les grimpereaux, les pouillots et les roitelets sont particulièrement chétifs. Nous voulons donc leur épargner une trop grande dépense d’énergie.» Un autre sac révèle effectivement un roitelet huppé. Avec ses 5,6 grammes, il est le plus petit oiseau d’Europe.
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