À Donneloye, une oasis de verdure dans un écrin industriel
Zone industrielle: le terme n’évoque pas instinctivement un lieu où il fait bon vivre et où faune et flore s’épanouissent. C’est pourtant le défi que se sont lancé les trois entreprises vaudoises ASCA Environnement, TeraSol et ELTEL SA, en collaboration avec l’association Plantons utiles, sur une parcelle de 8000 m2 à Donneloye (VD).
Actives dans l’aménagement de l’environnement, les sociétés ont uni leurs compétences pour créer une oasis de verdure sur un site hybride, qui comprend des entrepôts de stockage et des ateliers mécaniques d’une part, des bureaux et un lieu d’habitation de l’autre.
La guerre aux îlots de chaleur
Pour faire de ce projet baptisé «Mirage urbain» un modèle de durabilité, le collectif a travaillé sur la fertilité des sols, la gestion de l’eau, la réduction de la pollution lumineuse et la végétalisation. «Nous avons créé plusieurs zones ombragées, planté des espèces indigènes d’arbres et de buissons, aménagé des prairies et développé des toitures végétalisées.»
Le but: offrir un habitat de choix pour la biodiversité et lutter contre la formation d’îlots de chaleur. Un étang et des noues – sortes de fossés végétalisés – ont été aménagés pour recueillir les eaux de pluie et favoriser leur infiltration dans le sol.
Premiers résultats positifs
Terminé il y a un an, le site Mirage urbain accueille déjà de discrets résidents. «Les plans d’eau ont été colonisés par des batraciens, notamment le sonneur à ventre jaune. Des libellules viennent aussi y pondre. L’installation de la flore aussi va bon train», se réjouit Audrey Megali, biologiste et associée chez ASCA Environnement.
Au risque que des animaux se fassent régulièrement écraser par les allées et venues des camions? «La plupart des espèces sont actives la nuit, quand il n’y a plus aucune activité humaine sur le site», rassure Audrey Megali, qui ajoute que tout a été pensé pour qu’il y ait le moins de pollution lumineuse possible à la nuit tombée.
Un laboratoire à ciel ouvert
Inauguré officiellement le 11 juin prochain, l’endroit doit aussi servir de laboratoire grandeur nature aux trois entreprises. Un suivi de plusieurs années est ainsi prévu par Terasol, qui doit lui permettre d’analyser et d’améliorer le substrat fertile que la société met au point à partir de matériaux d’excavation sur les chantiers.
Le lieu jouera aussi un rôle de vitrine pour que privés, entreprises et autorités puissent venir s’inspirer des aménagements réalisés, et voir concrètement ce qui peut être mis en œuvre dans les limites des normes de construction et de sécurité, très strictes en Suisse. De quoi voir ce type de projets essaimer dans d’autres régions, espèrent ses concepteurs.
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