Dans le Chablais, la moisson du maïs bat son plein
Le mois d’octobre est chargé pour Antoine Freiburghaus. Les vaches sont descendues de l’alpage et il est temps de procéder au nettoyage des pâturages de montagne. Mais qui dit bio, dit interdiction d’utiliser des produits de traitement, ce qui implique un traitement mécanique des adventices.
Si durant l’été, le jeune agriculteur a arraché les mauvaises herbes plante par plante, il peut désormais passer avec un broyeur pour nettoyer les emplacements les plus compliqués. Pourtant, c’est bien en plaine que l’agriculteur de Bex (VD) est dans le feu de l’action, avec la moisson du maïs.
S’occuper du sol après la moisson
«On voit que le maïs en bio est moins propre sur les bords du champ, note-t-il. C’est l’endroit où je tourne avec la sarcleuse, et j’ai moins bien réussi à arracher les mauvaises herbes qu’ailleurs. Mais pour le reste, le maïs paraît excellent.» L’aspect visuel de la parcelle n’est pas si anodin: il n’est pas rare que le Bellerin reçoive des remarques acerbes de collègues ou de passants.
«On m’a dit plusieurs fois que mon maïs était foutu, mais c’est faux. Lorsqu’on livre notre maïs au moulin, son taux d’humidité est déterminant. S’il est trop élevé, le prix nécessaire à son séchage est à notre charge. À nous de laisser sécher la plante avant, pour que l’humidité des grains diminue naturellement. Cela dit, on ne doit pas non plus attendre trop longtemps, car il faut pouvoir s’occuper du sol après la moisson, en procédant au broyage et en y mettant du compost avant de semer le blé qui suivra.»
Des contrôles réguliers
Pour la moisson de ses 4,2 hectares de maïs grain, destiné à l’alimentation humaine, Antoine Freiburghaus fait appel à un collègue. Il le livrera ensuite au moulin des Évouettes (VS). En comparaison à un maïs cultivé en conventionnel, la quantité livrée sera sans doute un peu inférieure. «Mais je n’ai pas eu à payer de produits de traitement, donc je serai gagnant.» Cet été, des contrôleurs ont passé sur cette parcelle pour s’assurer que l’agriculteur n’avait procédé à aucun traitement.
Le maïs, une fois livré, sera également analysé pour s’assurer de l’absence de toute trace de produit prohibé en bio. Passer à l’agriculture biologique se ressent aussi dans la santé du sol. «Jusqu’ici, le sol de cette parcelle était tellement dur et compact qu’on pouvait à peine y planter une bêche. Cet automne, il est aéré, c’est impressionnant. La terre est devenue fine et facile à travailler.» De bon augure pour la suite.
