Un jardin qui fait une fleur aux pollinisateurs
Sans fleurs, un jardin semble parfois en sommeil. Pourtant, en diversifiant les plantes, il est tout à fait possible de maintenir des floraisons presque toute l’année. L’idée n’est pas forcément de créer un massif fleuri, mais de disséminer les fleurs un peu partout dans votre espace vert: en bordure du potager, entre deux cultures, le long des haies, au pied des arbres fruitiers, en bordure ou dans une zone en friche.
Chaque coin du jardin peut accueillir quelques floraisons utiles. Certaines variétés se ressèment spontanément, quand d’autres demandent d’être semées ou plantées. Jouez sur la diversité d’espèces végétales pour échelonner les floraisons et combler les creux saisonniers: annuelles, bisannuelles, vivaces, sauvages ou cultivées.
Une diversité qui attire la vie
En plus du plaisir de cette diversité de formes, de tailles, de couleurs et de parfums, chaque fleur attire ses propres visiteurs: les grosses corolles ouvertes des cosmos font le bonheur des bourdons trapus, les ombelles des carottes ou du fenouil séduisent syrphes et guêpes parasitoïdes, les fleurs tubulées des sauges et monardes sont taillées pour les longues trompes de certains papillons, tandis que les petits capitules des pissenlits nourrissent les abeilles solitaires dès le printemps.
La bourrache est exceptionnelle: elle se ressème toute seule, peut produire plusieurs cycles dans l’année, fleurit tôt au printemps et jusqu’en novembre si l’automne est doux. Avec un peu de chance, et un hiver doux, le calendula (souci officinal) ne s’arrête jamais complètement de fleurir. Le lierre, souvent négligé, fleurit à l’automne et devient une ressource précieuse quand le nectar se raréfie. Même durant la saison froide, il reste possible de donner un peu de nourriture aux pollinisateurs les plus précoces, à condition d’accueillir un noisetier, dont les chatons peuvent déjà être visités.
Des floraisons en continu
Dès la fin de l’hiver, certaines plantes bravent le froid pour offrir leurs premières fleurs: les hellébores, perce-neige et crocus sont des classiques. Un peu plus tard arrivent les primevères, les violettes, les pulmonaires. À cette saison, les abeilles domestiques profitent des premières sorties, et les reines des bourdons cherchent activement du nectar.
Au printemps, la palette s’élargit avec les bulbes (tulipes, narcisses, muscaris), les fruitiers en fleurs, les myosotis, les soucis, les capucines, les coquelicots et les phacélies. En été, on peut jouer sur les classiques: cosmos, zinnias, lavandes, pavots, monardes, sauges, échinacées… Les tournesols, même dans leur version naine, attirent de nombreux pollinisateurs.
Les légumes peuvent aussi participer à la fête: laissez quelques carottes, oignons, fenouils ou poireaux monter en graine – leurs fleurs attirent une foule d’insectes utiles. Les fleurs d’origan, sauvage ou cultivé, figurent parmi les plus appréciées des butineurs d’été.
Les conseils de Charline Daujat
Fil de cuivre
Certains jardiniers glissent un petit fil de cuivre à la base des tiges de leurs plants de tomate, dans l’espoir de prévenir le mildiou. Cette méthode n’a jamais été prouvée et reste controversée. Elle ne suffirait pas à elle seule, mais pourrait être envisagée en complément d’autres gestes préventifs, comme l’aération des plants, l’arrosage au pied et des pulvérisations de purin d’ortie, de prêle ou de décoction d’ail.
Pommes de terre nouvelles
Il est possible de récolter les pommes en terre au fur et à mesure, bien avant leur pleine maturité, par exemple quand la plante commence à fleurir. Elles seront alors petites et auront la peau fine et la chair fondante. Pas besoin d’arracher toute la plante, quelques tubercules à la fois suffisent. Ces patates seront d’une fraîcheur incomparable, mais elles ne se conserveront pas aussi bien que des pommes de terre de garde.
Pellicule contre le sec
On reconnaît souvent les chénopodes blancs à la fine poudre farineuse blanche, parfois argentée, qui recouvre leurs jeunes feuilles et quelquefois leurs tiges. Il s’agit en réalité de petites glandes aqueuses, caractéristiques de la famille des Amaranthacées. Cette couche permet à la plante de limiter l’évapotranspiration, à la fois en créant une barrière hydrophobe et en réfléchissant une partie de la lumière du soleil.
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