Lutte antifongique: petit-lait, grands effets
Ce pourrait être une astuce de grand-mère, mais son efficacité est bel et bien reconnue: le lait de vache, surtout le petit-lait (lactosérum), peut rendre bien des services au jardin, en particulier pour lutter contre l’oïdium. Cette maladie fongique, qui laisse un duvet blanc sur les feuilles, touche de nombreuses plantes en été: les courgettes, les concombres, les potirons, mais aussi les rosiers ou les fraisiers. L’effet combiné des protéines, enzymes et acides gras contenus dans le lait active les défenses naturelles des végétaux, gêne le développement du champignon et favorise la dégradation de ses spores. Résultat: un effet antifongique préventif et doux, sans recourir à des produits chimiques.
Un trésor caché
Inutile d’acheter du lait exprès pour cela. Les fonds de bouteilles du frigo ainsi que le lait légèrement tourné ou périmé récupéré à la ferme font très bien l’affaire, du moment qu’il ne présente pas de signes de moisissure ou de fermentation trop avancée (légèrement aigre). Utilisez de préférence du lait écrémé (maigre): mieux vaut éviter la matière grasse qui se décompose mal.
Le petit-lait, issu de la fabrication fromagère, est encore plus intéressant. Vous pouvez en récupérer dans les pots de fromage frais égoutté (type faisselle). Plus riche en sels minéraux, pauvre en graisses et riche en protéines solubles, il est plus facile à digérer pour le sol et ne laisse pas de matière putrescible.
Pour lutter contre l’oïdium, on dilue le lait ou le petit-lait à 10% dans de l’eau (ou mieux: dans une décoction de prêle), on mélange bien et on pulvérise le matin sur les feuilles des plantes sensibles. Le geste est à répéter tous les dix jours, surtout en période de forte chaleur et d’humidité. En traitement préventif, ce mélange freine la propagation du champignon tout en renforçant la vitalité des végétaux.
Coup de pouce pour le sol
Mais ce n’est pas tout: toujours dilué à 10%, le petit-lait stimule la vie microbienne du sol au printemps. Versé au pied des plantes, il agit également comme un engrais doux, grâce à sa richesse en azote, phosphore, potassium, oligoéléments et acides aminés. Pour un effet renforcé, on peut le combiner à une macération d’achillée millefeuille. Une seule règle: ne pas en abuser.
Une application tous les trois mois suffit. Au-delà, le sol peut se déséquilibrer, des odeurs désagréables ou des pourritures apparaître. Enfin, le petit-lait s’intègre aussi aux badigeons à l’argile, utilisés pour protéger les troncs fruitiers en automne ou en fin d’hiver. À raison de 5% dans le mélange, il apporte ses sels minéraux et renforce l’effet protecteur de la préparation.
Ces traitements sont à utiliser toujours frais, ils ne se conservent pas. Et jamais purs! Trop concentrés, ils pourraient brûler les feuilles ou déséquilibrer le sol. Comme souvent au jardin, la juste mesure fait toute la différence.
Les conseils de Charline Daujat
1
Des réserves de graines
Les fleurs – annuelles ou vivaces – que vous avez choisies et choyées cette saison produisent des graines, une fois la floraison passée. Lorsqu’elles sont bien mûres et sèches, c’est le moment idéal pour les récolter. Vous pourrez les semer ailleurs au jardin, élargir vos massifs ou même en offrir autour de vous. Certaines se sèment dès l’été, d’autres attendront le printemps prochain. Conservez-les au sec, à l’abri de la lumière.
2
Eau à bonne température
Par fortes chaleurs, évitez d’arroser avec de l’eau trop froide, tout droit sortie du robinet ou d’une source. Le choc thermique peut stresser les plantes et perturber l’assimilation des nutriments, notamment du calcium. Chez les tomates, cela favorise l’apparition du redouté cul noir. Si possible, laissez l’eau reposer dans un arrosoir ou une cuve durant quelques heures: elle prendra la température ambiante et sera mieux tolérée.
3
La reine-des-prés
En été, les bords de ruisseaux et les prairies humides s’illuminent de grands panaches crème au parfum mi-miel, mi-amande. On connaît aussi la reine-des-prés pour ses vertus médicinales, notamment contre les douleurs articulaires. Cette vivace attire de nombreux insectes et peut trouver sa place dans une zone fraîche du jardin. Sa culture demande peu d’entretien, vous n’aurez plus qu’à récolter les sommités fleuries.
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