Et si vous craquiez pour la reine du printemps?

L'asperge, qui sort de terre actuellement, mérite qu'on lui laisse le temps. En retour, elle offre plus d'une décennie de récoltes au jardin.
3 mai 2025 Charline Daujat
© Sigfredo Haro / Loic Herin
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© Sigfredo Haro / Loic Herin
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Plante vivace de la famille des liliacées, l’asperge (Asparagus officinalis) est aussi rustique que raffinée. Elle supporte des gels jusqu’à -15°C, offre une récolte printanière délicieuse et mérite une place dans les grands potagers.

Si l’on cultive principalement l’asperge pour ses savoureux turions, on rencontre aussi des asperges sauvages comestibles, plus fines et aromatiques, ainsi que des variétés ornementales, appréciées pour leur feuillage léger et décoratif.

Vertes ou blanches?

Les asperges cultivées peuvent être blanches, violettes ou vertes, mais cette diversité tient moins à la variété qu’à la méthode de culture. Les blanches sont récoltées avant même de voir la lumière du jour, en poussant sous une butte de terre. Les violettes suivent le même procédé, à la différence près qu’on les laisse émerger légèrement: leurs pointes se colorent alors au contact du soleil. L’asperge verte, quant à elle, pousse entièrement à la lumière: elle développe de la chlorophylle et un goût plus marqué, aux notes végétales.

Le semis est possible en mars-avril, en sillons, mais peu fréquent chez les jardiniers amateurs: il faudra repiquer les jeunes plants le printemps suivant. Le plus simple reste la plantation de griffes âgées de 2 ou 3 ans, disponibles en jardinerie. On les installe en avril, dans une terre bien drainée, idéalement sableuse, enrichie de compost mûr. L’asperge apprécie les sols au pH neutre à légèrement alcalin.

Du soleil en quantité

Choisissez un emplacement bien ensoleillé: huit heures de soleil direct par jour sont idéales, à l’abri du vent si possible. Chaque année, la culture d’asperges blanches ou violettes demande de butter, puis de débutter les rangs. Attention de ne pas abîmer les racines lors de ces opérations.

Les asperges vertes, plus faciles, n’ont pas besoin de buttage, mais nécessitent un paillage ou un désherbage soigné. Ce que l’on récolte, le turion, n’est autre que la jeune tige émergente. A noter qu’on ne récolte rien la première année, et un seul turion par griffe la deuxième.

La patience est de mise

Ce n’est qu’à partir de la troisième ou quatrième année que l’on peut vraiment récolter, d’avril à juin. Les turions de 20 cm se coupent proprement à la base, avec une gouge ou un couteau bien aiguisé. Après juin, tous les nouveaux turions sont laissés sur place et se développent en feuillage aérien pouvant dépasser 2 m. L’asperge étant une plante dioïque: les pieds femelles produisent de petites baies rouges (toxiques).

Le feuillage jaunit à l’automne et peut être laissé sur place jusqu’au printemps: il protège la souche et sert de refuge aux insectes auxiliaires. Peu gourmande en eau mais exigeante en nutriments, l’asperge profite d’une fertilisation annuelle. Elle forme une belle association avec la tomate: celle-ci repousserait le criocère, petit coléoptère friand des asperges, tandis que l’asperge stimulerait la croissance de sa voisine.

Les conseils de Charline Daujat

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Protéger les tubercules

Pour tenter d’éloigner les campagnols, friands de ces précieuses réserves souterraines, certains jardiniers glissent quelques feuilles de sureau dans le fond du trou. Rien de scientifiquement prouvé, mais l’odeur forte de la plante pourrait incommoder ces rongeurs au flair sensible. Une ou deux feuilles au maximum, car trop de matière verte enterrée pourrait fermenter et favoriser la pourriture des tubercules.

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Radis tout en douceur

Faciles à cultiver et rapides à récolter, les radis sont souvent les premiers légumes à sortir du potager au printemps. Pour obtenir des racines tendres et au goût doux, proches de celles que l’on achète, l’arrosage régulier est la clé. Une terre qui reste fraîche aide à limiter le développement de composés soufrés responsables du piquant parfois trop marqué. En arrosant souvent, on «lessive» en quelque sorte ces substances.

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Fenouil bronze

Cette variété ornementale du fenouil commun (Foeniculum vulgare ‘Purpureum’) se distingue par sa teinte pourpre-brun qui s’intensifie au soleil. Vivace, il est facile à cultiver en sol bien drainé et attire les pollinisateurs (mellifères) tout en parfumant de son odeur anisée. S’il est moins cultivé pour ses bulbes que le fenouil de Florence, son feuillage et ses graines sont comestibles, parfaits pour parfumer et décorer un plat.

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