Recueillis par erreur, des chatons sylvestres ont été relâchés

En mai, trois chatons ont été recueillis par erreur dans une forêt genevoise. Pris pour des chats domestiques, ils ont ensuite été identifiés comme des chats sauvages. Le Centre de réadaptation des rapaces et de la faune sauvage les a pris en charge avant de les relâcher dans la nature.
16 décembre 2025 ATS/La rédaction
Durant leur phase de réadaptation, les chatons ont été nourris avec des rongeurs pour imiter le régime alimentaire que leur aurait fourni leur mère à l'état sauvage.
© Adobe Stock

En mai, des promeneurs ont recueilli trois chatons dans la forêt au-dessus du barrage de Verbois. Ils les ont apportés à la SPA, «qui a eu immédiatement le bon réflexe» en les signalant aux gardes de l’environnement, soulignait lundi le Département du territoire genevois dans un communiqué.

Jusque-là, rien d’anormal. Mais ces petites boules de poils grises, considérées par les promeneurs comme des chatons domestiques égarés, étaient en réalité des chats sylvestres, une espèce de chat sauvage de la région très semblable à nos chats de salon. Une fois identifiés, le Centre de réadaptation des rapaces et de la faune sauvage (CRR) a ainsi pu réaliser une opération de sauvetage pour maximiser leurs chances de retourner à la nature.

Jeunesse protégée

Lors de cette réadaptation, les chatons ont grandi dans une volière végétalisée comprenant des cachettes naturelles, où ils ont pu apprendre à chasser. Déjà assez grands pour éviter le biberon, ils ont été nourris avec des rongeurs pour imiter le régime alimentaire que leur aurait fourni leur mère à l’état sauvage.

Le CRR a aussi veillé à les tenir à distance des humains et des chats domestiques, éventuels vecteurs de maladies. Ils ont notamment été surveillés par des caméras détectrices de mouvement, qui ont aussi pu enregistrer de rares images de l’intimité de cette espèce.

A l’automne, «toutes les conditions étaient réunies» pour relâcher les trois félins, à la période où ils se seraient naturellement émancipés de leur mère. Ils ont été lâchés en petit comité dans un site naturel «parfaitement adapté, déjà fréquenté par cette espèce et non loin de leur point de trouvaille», sur la rive droite. Une première à Genève, selon le communiqué.

Espèce menacée

«Aujourd’hui, tout indique que cette opération est un succès», se félicite le canton. Les trois chats ont retrouvé «une vie libre dans la nature et pourront ainsi durablement renforcer les effectifs d’une espèce sauvage locale très menacée».

Autrefois victime de la perte de son habitat et persécuté pour sa fourrure, le chat sylvestre n’avait survécu que localement, dans les reliefs du Jura. Depuis le début du siècle, cet «auxiliaire zélé de l’agriculture» recolonise les plaines genevoises en chassant mulots et campagnols. Mais cette espèce protégée risque toujours de disparaître par croisement avec des chats domestiques, indique le communiqué.

Pour empêcher cela, le canton préconise de stériliser son chat «autant que possible» lorsqu’on vit à la campagne et de limiter ses sorties à proximité des forêts. Il rappelle de ne jamais l’abandonner et «encore moins» dans la nature. Sans autre solution, il peut être amené à la SPA.

Enfin, en cas de rencontre impromptue avec des chatons gris-beige et tigrés dans la forêt, le canton conseille de les laisser sur place et d’éviter de les toucher, à moins qu’ils ne courent un éventuel danger. Il pourrait en effet bien s’agir de jeunes chats sylvestres.

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