Le bétail a pris le chemin de la montagne pour l'été
La route serpente entre les arbres, devenant de plus en plus étroite et de plus en plus raide. Puis le champ de vision s’élargit soudain: juste devant s’ouvre une large clairière baignée de soleil. Nous sommes sur l’alpage d’Antoine Freiburghaus, au lieu-dit En Collatel. Deux hectares et demi de pâturage encadrés par la forêt, sur un coteau orienté nord-est au-dessus du hameau de Frenières-sur-Bex (VD).
Là paissent 44 bêtes, une vingtaine appartenant au Bellerin et le reste à un collègue. Elles sont arrivées fin mai, en camion puis à pied sur la route forestière, en marquant des pauses pour brouter quelques parcelles sur le chemin. Si l’agriculteur aime ce moment de la montée à l’alpage, qui sonne le début de la saison estivale, il reconnaît qu’elle implique son lot de contraintes.
Depuis mai à l’alpage
«Il faut se coordonner avec les collègues pour décider de l’organisation des groupes et de la progression d’alpage en alpage durant l’été, note-t-il. Et puis il y a de la paperasse à remplir, entre la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) à tenir à jour, le carnet vétérinaire ou encore le plan par satellite des parcelles à fournir…»
Dans les prochaines semaines, les vaches monteront de pré en pré en direction de Javerne, avant d’entreprendre le chemin inverse lorsque les jours raccourciront. «Mon alpage est considéré comme bio, puisqu’il m’appartient et que je l’exploite comme tel, en luttant mécaniquement contre les chardons et les rumex à la débroussailleuse», explique Antoine Freiburghaus.
En haut et en bas
Et l’agriculteur de poursuivre: «Cela dit, comme il n’y a pas suffisamment d’alpages bios en Suisse, on peut faire une exception et mettre nos bêtes en estivage sur une parcelle qui ne l’est pas. Mais si une bête venait à se blesser gravement et devait être amenée à la boucherie, elle serait commercialisée en conventionnel.»
Contrôle visuel des vaches, de la propreté des abreuvoirs et des clôtures, puis c’est le moment de redescendre vers la ferme où il y a fort à faire en ce moment: une quinzaine de mères avec les veaux les plus jeunes et les bêtes qui partiront à la boucherie durant l’été sont restées à Bex. Et si les foins sont terminés et la grange pleine, il faut désormais veiller sur les grandes cultures, où les sarclages s’enchaînent pour les préserver des adventices. Demain, Antoine Freiburghaus remontera voir ses vaches, et prendre l’air des hauteurs.
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