Une litière écologique qui veut faire un carton
Trois acteurs du monde équestre se sont lancés dans une aventure peu commune: créer une nouvelle litière écologique destinée aux propriétaires d’équidés. C’est ainsi qu’est née Écolitière, une société proposant de petits copeaux de carton recyclé. Son avantage?
«Le carton est composé de 90% de cellulose et 10% d’amidon de maïs», explique Didier Schlaefli, qui a fondé l’entreprise avec Julien Houser et Jérémy Gonin, tous deux maréchaux-ferrants.
Enrichir le sol
En se décomposant, il se dégrade et enrichit le sol en matière organique, apportant un équilibre entre carbone et azote. En plus d’offrir un excellent confort aux animaux, cette litière contribue à la création d’un compost de qualité, idéal pour les jardins et les cultures.
Ce n’est pas tout: le carton n’est pas appétant pour les animaux et ne dégage pas de poussières comme c’est le cas de la paille et des copeaux, des particules qui peuvent être nocives à long terme pour la santé des animaux. S’y ajoutent enfin une capacité d’absorption plus haute que le copeau de bois (80% contre 30%), une faculté de dégradation rapide et un entretien facile et économique des boxes des animaux. Cette litière à base de carton est déjà disponible à travers toute la Suisse, en palettes ou à l’unité.
Difficulté inattendue
D’abord développée pour les chevaux – certains des meilleurs cavaliers de saut d’obstacles du monde l’utilisent quotidiennement –, la litière recyclée séduit aussi les propriétaires de poules et de cochons. Pari réussi pour l’entreprise broyarde, qui emploie deux collaborateurs dans son atelier de Mannens (FR). Ou presque. C’était compter sans un obstacle inattendu: la quantité de carton suisse n’est pas suffisante.
«Si nous n’en trouvons pas ces prochains mois, nous risquons d’être en grande difficulté, note Didier Schlaefli. Pour produire notre litière, nous avons besoin de bons cartons usagés non colorés, de caisses américaines ou intercalaires de toutes tailles, secs, avec un minimum d’étiquettes, d’agrafes et de rubans adhésifs d’emballage. Ce carton provient généralement d’entreprises qui l’utilisent pour emballer leurs produits, des denrées alimentaires, par exemple.»
Et de poursuivre: «Malheureusement, la valeur de ce carton est sous-évaluée et ces mêmes sociétés préfèrent le mettre à la décharge ou mandater, par facilité, de grandes entreprises spécialisées dans le recyclage qui vont se charger de tout, y compris de valoriser cette matière recyclable. Résultat: une grande partie de cette matière nous passe sous le nez!» Pour assurer la pérennité de leur initiative, les trois hommes lancent donc un appel aux entreprises romandes prêtes à participer à l’aventure.
+ D’infos ecolitiere.ch

