Vaches, insectes, cahier des charges et surprises de l'été

Passer au bio, qu'est-ce que ça signifie vraiment à l'échelle d'une exploitation? Notre nouvelle chronique mensuelle suit ce processus au plus près du terrain aux côtés de l'agriculteur de Bex (VD) Antoine Freiburghaus.
7 septembre 2025 Oriane Grandjean
© Oriane Grandjean

Durant ce premier été de reconversion, Antoine Freiburghaus est confronté à une difficulté à laquelle il ne s’était pas vraiment attendu: s’il a bien étudié les adaptations auxquelles il est désormais contraint en matière de produits phytosanitaires et vétérinaires, c’est un simple répulsif contre les mouches qui lui pose problème.

«Jusqu’ici, je pouvais appliquer sur le dos de mes vaches un produit qui faisait aussi bien office de répulsif contre les insectes que de protection contre les vers. Une application suffisait à les protéger pour l’été. Or, je ne peux plus l’utiliser.»

Délai d’attente problématique

C’est le délai d’attente qui est en cause: il est de trois mois pour le produit concerné lorsqu’on est en bio: «Sur l’alpage, les vaches ne sont pas à l’abri d’un accident et si je leur applique ce produit, je ne pourrai pas les emmener à la boucherie le cas échéant. J’ai trop à perdre. J’ai bien essayé les produits naturels autorisés, mais ils ne fonctionnent pas aussi longtemps.»

Le Bellerin fait déjà ses plans pour l’an prochain: il testera des masses à lécher à base d’ail. «Lorsqu’elles transpirent, les vaches dégagent une odeur d’ail qui éloigne les mouches. J’espère que cela fonctionnera. Cela a un coût, mais il faut bien trouver une solution.»

Faire face aux aléas vétérinaires

La maladie d’une vache fait partie du quotidien des agriculteurs. Antoine Freiburghaus est en ce moment confronté à un cas de kératoconjonctivite infectieuse – plus largement connue sous le nom de «maladie du chamois» – sur une de ses jeunes angus nées cet hiver.

«Les yeux coulent puis, dès le lendemain, une tache blanche apparaît dans l’œil. Il n’y a pas d’autre choix que de rentrer la vache à l’ombre.» Ensuite, c’est au vétérinaire d’œuvrer. Malheureusement, dans le cas de cette bête, aucune amélioration à signaler pour l’instant. «Nous suivons la situation de près. Et je vais tous les matins vérifier chacune des autres vaches, qui sont une dizaine à être restées à la ferme. Mes bêtes qui sont en montagne avaient été vaccinées préalablement, mais pas celles restées en plaine.»

Cet été, le rythme s’est calmé à la ferme pour le trentenaire: «Après avoir terminé les couvertures le mois dernier, août est moins intense. J’en profite pour entretenir mes machines. J’ai effectué le service moteur des tracteurs et graissé la sarcleuse.» Mais la période de calme sera de courte durée, les travaux aux champs vont bientôt reprendre de plus belle.

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