Une clé virtuelle pour faciliter la vie des libres-services agricoles

La start-up Cllia, à Yverdon-les-Bains (VD) a développé un système qui permet de gérer de manière sécurisée l'accès aux magasins des fermes. Celui-ci garantit aux exploitants une traçabilité qui les aide à se prémunir contre les vols.
8 septembre 2025 Horace Perret
Fiable, facile à installer et compatible avec une majorité de portes, la clé développée par la start-up Cllia permet aux exploitants de gérer de manière fine leurs magasins en libre-service.
© Matthieu Spohn
Fiable, facile à installer et compatible avec une majorité de portes, la clé développée par la start-up Cllia permet aux exploitants de gérer de manière fine leurs magasins en libre-service.
© Matthieu Spohn
Fiable, facile à installer et compatible avec une majorité de portes, la clé développée par la start-up Cllia permet aux exploitants de gérer de manière fine leurs magasins en libre-service.
© Matthieu Spohn

Cllia, la «clé» en patois vaudois: c’est le nom qu’ont choisi deux entrepreneurs pour la solution qu’ils ont développée et qui s’exporte déjà dans les libres-services agricoles de Suisse romande. Son but? Gérer et sécuriser les accès aux lieux de vente directe pour lutter notamment contre les vols.

À l’origine du projet, deux amis d’enfance, Steven Oulevay et Sylvain Favre, qui ont grandi ensemble dans le Nord vaudois et partagent la passion des produits locaux.

Sécuriser les points de vente

Pour comprendre la genèse de Cllia, un petit retour en arrière s’impose. En 2018, désireux de promouvoir les produits locaux et de ramener un commerce dans leur village, quatre amis, dont Steven Oulevay et Sylvain Favre, cofondent la Petite Épicerie, un magasin en libre-service d’un genre nouveau, qui mise sur la technologie pour rapprocher producteurs et consommateurs. Sept ans plus tard, les quatre entrepreneurs se retrouvent avec un réseau de 14 points de vente répartis en Suisse romande et au-delà, et envisagent d’en ouvrir une cinquantaine.

C’est dans ce contexte que s’est posée la question de la sécurisation des accès aux points de vente. «Au fil du temps, on a été sollicités par des propriétaires de libres-services qui nous ont demandé de leur fournir uniquement une solution de contrôle d’accès pour se prémunir contre les vols. C’est comme ça qu’on s’est décidé à créer Cllia», explique Sylvain Favre.

En dates

Mai 2024: création de la société Cllia.

Juin 2024: soutien de la fondation pour l’innovation et la technologie.

Début 2025: finalisation du boîtier électronique et publication de l’application mobile.

Premier semestre 2025: tests du système à 15 emplacements.

Rentrée 2025: commercialisation du système.

Simplicité et fiabilité

Les deux entrepreneurs se mettent d’accord: ils veulent une solution prête à l’emploi, fiable, facile à installer et compatible avec la majorité des systèmes de portes existants. Pour atteindre ces objectifs, ils montent une équipe pluridisciplinaire qui imagine une clé virtuelle comprenant deux éléments qui ne fonctionnent pas l’un sans l’autre.

Le premier est un boîtier physique installé sur le point de vente qui a la caractéristique de n’être pas connecté à internet. «Parce que ça nécessite une infrastructure assez lourde qu’on ne veut pas imposer aux libres-services et parce que les écueils les plus fréquents de ces systèmes, c’est la connexion au réseau», note Steven Oulevay.

Le deuxième élément est une application mobile qui permet aux clients de créer leur compte en toute autonomie. Elle permet en outre de vérifier que la personne qui veut entrer possède une autorisation d’accès à la porte. «C’est donc l’app qui se connecte à internet via le smartphone et non le boîtier», souligne Sylvain Favre.

Traçabilité assurée

Le système assure une traçabilité complète: chaque code QR d’accès est horodaté et enregistré, ce qui permet d’identifier précisément qui a généré l’accès, pour quelle porte et à quel moment, et de détecter en cas de besoin toute tentative de fraude. C’est cet argument qui a convaincu Frédérique Challandes, qui gère un libre-service à Valangin, près de Neuchâtel. «Ce sont les vols qui m’ont motivée à installer Cllia, j’étais à deux doigts de fermer», explique-t-elle. La gérante peut maintenant voir sur son application, en tout temps, qui est entré et à quelle heure: «Depuis qu’il y a l’application, j’ai moins de soucis, je me sens rassurée.»

L’exploitant peut également déterminer, via l’app, les horaires d’ouverture de son point de vente et a la possibilité de bloquer, en tout temps, l’accès d’un utilisateur. Cllia a été pensée pour être compatible avec de multiples usages. «Les libres-services, c’est le marché qui nous tenait à cœur, mais notre solution est aussi compatible pour des entrées d’immeubles, locaux techniques, salles communales ou installations sportives. Nous avons également des frigos sécurisés pour des entreprises», conclut Steven Oulevay.

Comment ça marche

L’utilisateur doit d’abord télécharger l’application et se créer un compte, qui est vérifié par le biais de plusieurs éléments de sécurité développés par Cllia. Devant la porte qu’il souhaite ouvrir, l’utilisateur scanne avec son smartphone le code QR affiché. Ce code indique au système quelle porte l’utilisateur souhaite ouvrir. L’application vérifie immédiatement si l’utilisateur possède l’autorisation d’accès pour cette porte. Si c’est le cas, un code QR d’accès unique, temporaire et crypté, est généré sur le téléphone. Celui-ci est horodaté, c’est-à-dire qu’il enregistre l’heure et la date où le code a été scanné. L’utilisateur présente ensuite ce code QR d’accès devant la caméra du boîtier qui le décrypte. Cela permet de déterminer qui a généré un accès, pour quelle porte, et à quel moment. Si le contrôle est réussi, la porte s’ouvre et l’accès est enregistré et visible par l’exploitant.

+ D’infos cllia.app

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