Suter Romandie: de l'air pour sécher le foin plus rapidement
Afin de contrebalancer les aléas de la météo, Nicolas Fuchs et Alain Lambercy, agriculteurs à Montricher, comptent depuis 2010 sur leur installation de séchage de foin à air chaud. Il faut dire que pour eux, le foin est une ressource essentielle: ils produisent du lait destiné à la fabrication de gruyère, donc sans fourrages ensilés. Tandis qu’un séchage au sol demande une semaine de temps sec, trois jours suffisent avec cette machine qui ventile simultanément seize balles rondes. «C’est une idée de mon père, explique Alain Lambercy. Avant que je le rejoigne, il travaillait seul et ce système lui permettait d’optimiser son temps.»
Chauffage aux pellets
L’imposante machinerie a évolué au fil du temps. Alimentée au départ par copeaux, la chaudière fonctionne aujourd’hui aux pellets. L’entreprise fribourgeoise Suter Romandie SA, qui loue le système de chauffage à la saison, suit à distance la consommation des granulés de bois et se charge de recharger le silo au besoin.
Le séchage artificiel nous évite de trop passer la pirouette, ce qui limite les pertes.
Les deux Vaudois roulent un millier de balles de foin par saison. L’infrastructure permet un travail plus rapide sur le terrain, un avantage face à une météo devenant davantage imprévisible. Les deux associés y voient aussi un plus pour la qualité du fourrage. «Ce n’est pas une machine à fabriquer de l’or. Pour faire du bon foin, il faut de l’herbe de qualité et de bonnes conditions. Le séchage artificiel nous évite en revanche de trop passer la pirouette, ce qui limite les pertes et aide à conserver des herbes riches sur le plan protéique.»
Regains en automne
Pour le Vaudois, cet aspect du travail est d’autant plus important avec des sécheresses devenues régulières. Autre aspect positif de ce système de séchage: les récoltes en fin de saison. «Souvent, on récupère encore le regain en septembre ou en octobre», note Colin Jacquemettaz, employé de la ferme.
Cette infrastructure séchant le foin directement en balles reste rare. «Cela représente entre 5 et 10% des systèmes que nous mettons à disposition. Dans la plupart des cas, nos chauffages sèchent directement le foin en vrac stocké dans la grange», précise David Udressy, directeur de Suter Romandie SA.
Le dispositif requiert toutefois de la manutention, en particulier lors de la période des foins, durant laquelle les volumes sont importants. «Cela demande du temps pour déplacer ces balles rondes, les mettre à sécher entre six et dix heures, puis les stocker», précise Alain Lambercy.
Plus d’infos : sutergruppe.ch
