Cleantech: quatre start-up romandes à suivre de près
Evolium Technologies: deuxième vie pour les batteries
Basée à Sion (VS), Evolium Technologies réinvente le cycle de vie des batteries lithium-ion. Face aux défis environnementaux posés par les batteries usagées, notamment celles issues de la micromobilité, soit les vélos et trottinettes électriques, l’entreprise mise sur l’upcycling plutôt que sur le recyclage traditionnel. Grâce à une technologie robotisée, Evolium teste les cellules pour évaluer leur performance et les réassemble pour former de nouvelles unités de stockage modulaires et réparables, destinées au stockage d’énergie photovoltaïque à domicile.
Le procédé limite l’extraction de matières premières, réduit le volume de produits détruits alors qu’ils sont encore fonctionnels et prolonge la durée de vie des batteries lithium-ion, constituant une alternative locale et responsable face aux défis énergétiques actuels. Evolium va plus loin en proposant un modèle commercial innovant: tandis que les batteries stationnaires traditionnelles sont vouées à perdre leur capacité de stockage à long terme, l’approche de la start-up valaisanne repose sur un système d’abonnement qui garantit la capacité de ses batteries sur le long terme tout en réduisant significativement le coût d’acquisition pour faciliter l’acceptation des batteries de réemploi.
Solaxess: le photovoltaïque invisible
Des panneaux solaires blancs ou colorés, uniformes et sans composants visibles? Grâce à Solaxess, c’est possible. La start-up fondée en 2015 à Neuchâtel par Sébastien Eberhard et Olivier Gavillet développe et commercialise un film nanotechnologique qui, intégré lors de la fabrication des modules photovoltaïques, permet de produire des panneaux solaires colorés dont l’intégration architecturale est plus aisée et plus discrète. De quoi transformer toitures et façades en surfaces productrices d’énergie sans compromettre leur esthétique.
La technologie de Solaxess permet la réflexion optimale de l’énergie visible. La couleur est ainsi obtenue tout en maximisant l’énergie transmise. Cette caractéristique permet aux panneaux d’apparaître parfaitement blancs ou colorés à l’œil nu, tout en offrant le meilleur rapport design/performance. L’innovation de l’entreprise neuchâteloise, qui collabore étroitement avec le CSEM de Neuchâtel, lui a valu plusieurs distinctions, dont le Prix SUD en 2018, récompensant les start-up engagées dans le développement durable.
Discrets et efficients – le rendement d’un panneau couleur «terracotta», une nuance destinée à faciliter son intégration en toiture, atteint 85 à 90% de celui d’une installation traditionnelle –, les panneaux de Solaxess essaiment dans le monde entier. Un succès qui montre que les Neuchâtelois ont visé juste en inventant un produit qui est à la fois un élément de construction et une source d’énergie. De quoi élargir les perspectives.
Kitro: une balance intelligente contre le gaspillage alimentaire
Fondée en 2017 par Naomi MacKenzie et Anastasia Hofmann, toutes deux diplômées de l’École hôtelière de Lausanne, Kitro s’attaque au gaspillage alimentaire dans le secteur de la restauration. La start-up a développé une solution basée sur l’intelligence artificielle pour automatiser la collecte et l’analyse des déchets alimentaires dans les cuisines professionnelles.
Le système se compose d’une balance équipée d’une caméra et d’un logiciel spécifique utilisant l’intelligence artificielle, qui détecte et reconnaît les restes de nourriture jetés. Ces données permettent aux restaurants et aux hôtels, parmi lesquels de nombreux palaces, mais aussi aux cuisines collectives, des EMS aux universités, de quantifier précisément leurs déchets alimentaires et d’identifier les domaines à améliorer pour réduire le gaspillage. Avec des résultats significatifs: le volume de restes a été réduit de 30 à 60%.
En combinant technologie et expertise, la solution développée par Kitro offre aux cuisines professionnelles un moyen concret et efficace pour réduire le gaspillage alimentaire, réaliser des économies et minimiser l’empreinte environnementale de l’établissement. Tout en redonnant à la nourriture sa vraie valeur.
Softcar: un poids plume pour décarboner la mobilité
Sa bouille sympathique et sa silhouette colorée préfigurent peut-être ce que sera la mobilité individuelle de demain. Softcar réinvente la mobilité urbaine avec une approche résolument innovante: la start-up fribourgeoise fondée par Jean-Luc Thuliez vient de mettre sur le marché une voiture électrique ultralégère, conçue pour minimiser son impact écologique. Le secret? Un châssis en aluminium recyclable et une carrosserie en polymère.
Moulée d’une seule pièce et interchangeable, elle pèse seulement 60 kg, ce qui ramène le poids total du véhicule à 630 kg. En résultent une consommation réduite à 8 kWh/100 km et une autonomie de 200 km, extensible à 400 km avec un prolongateur d’autonomie au gaz naturel. La simplification ne s’arrête pas là, puisque le nombre de composants nécessaires à l’assemblage de la Softcar se monte à 1800, contre près de 45 000 pour un véhicule conventionnel.
Softcar ne se contente pas de fabriquer une voiture propre et modulable. L’entreprise repense aussi la manière de produire: oubliez les usines géantes et polluantes, place à des micro-usines locales, modèle décentralisé réduisant les émissions de CO2 liées au transport et favorisant l’économie circulaire.
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