Les animaux aussi ont besoin d'un plan canicule

Bétail, animaux domestiques et faune sauvage subissent eux aussi les effets de la chaleur extrême. A la veille d'un weekend qui s'annonce particulièrement chaud en Suisse romande, tour d'horizon des mesures qui peuvent faire la différence.
27 juin 2025 La Rédaction
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Dès ce samedi 28 juin, une alerte canicule de niveau 3 (orange) entrera en vigueur en Suisse romande, avec des températures pouvant grimper jusqu’à 35 °C en plaine. Si les recommandations pour la population humaine sont connues, les animaux sont également vulnérables à ces épisodes de chaleur extrême.

Qu’ils soient domestiques, de rente ou sauvages, le stress thermique peut altérer leur comportement, nuire à leur santé et, dans certains cas, s’avérer même fatal. À la ferme, à la maison ou au jardin, plusieurs mesures peuvent faire une grande différence.

Des brumisateurs pour les vaches

Dans les exploitations agricoles, de plus en plus d’éleveurs mettent en place leur propre «plan canicule» pour protéger les bêtes. À la Ferme des Chênes, à Corcelles-le-Jorat (VD), les vaches restent ainsi à l’étable durant la journée et ne sortent que lorsque la chaleur diminue. L’écurie est largement ouverte afin de favoriser la ventilation naturelle, complétée par des brumisateurs et des ventilateurs pour abaisser la température intérieure.

Après la traite du soir, le troupeau est conduit au pâturage, où il passe la nuit dans une atmosphère plus fraîche. L’enjeu est double puisque le stress thermique peut entraîner aussi bien une baisse de la production laitière que des troubles de santé chez les bovins, ovins et caprins. Les moutons et les chèvres, en particulier, peuvent présenter des symptômes dès que les températures atteignent 25 °C avec une humidité élevée.

Porcs et poules également touchés

A Écharlens (FR), les 2000 poules pondeuses de Claire Pugin préfèrent clairement le pré ombragé au poulailler, malgré la ventilation continue. «La nuit, nous devons les rentrer pour éviter les renards», précise-t-elle. Chez ses protégées, le stress thermique fait baisser la ponte, mais surtout, la chaleur favorise la prolifération des poux. Les parasites affaiblissent les animaux, qui se grattent, perdent leurs plumes et deviennent plus sensibles aux maladies.

À la ferme de Josué Cuénin, qui élève des porcs dans le Jura bernois, un système d’arrosage a été installé directement sur les filets d’ombrage tendus au-dessus des parcs extérieurs, afin d’abaisser la température ambiante de plusieurs degrés. À l’intérieur, les animaux ont accès à un sol en béton rafraîchi naturellement. «Nous surveillons de près leur comportement, car les bactéries se développent plus vite avec la chaleur, et les écarts de température entre le jour et la nuit augmentent les risques de pneumonie», souligne l’éleveur. Les contrôles vétérinaires sont par ailleurs renforcés durant ces périodes sensibles.

Surveiller ses compagnons

Les animaux de compagnie doivent eux aussi faire l’objet d’une attention particulière. Les chiens doivent être sortis tôt le matin ou en soirée pour éviter les sols brûlants et la surchauffe. Il est recommandé de leur laisser un accès constant à de l’eau fraîche et à des zones ombragées ou ventilées. Quant aux chats, fidèles à leur caractère indépendant, ils cherchent d’eux-mêmes les coins de fraîcheur: rideaux tirés, ventilateurs en marche et bol d’eau à portée les aideront à mieux traverser ces journées étouffantes.

Enfin, dans les jardins, les oiseaux souffrent très vite lorsque les températures prennent l’ascenseur. Une simple coupelle d’eau peu profonde, changée régulièrement, peut alors les aider à boire et à se baigner. Éviter de tailler les haies durant la canicule permet aussi de préserver leurs zones de refuge.

Dans les Alpes, chacun sa stratégie

La faune alpine déploie différentes stratégies pour limiter les effets de la chaleur. Les chamois et les bouquetins gagnent ainsi les hauteurs dès l’aube et se réfugient dans des combes ombragées, sous les rochers ou à proximité de névés. Ils réduisent fortement leur activité en journée afin de préserver leurs réserves d’eau et d’énergie. Les marmottes, elles, restent tapies dans leurs terriers profonds, où la température reste plus constante. Les renards adaptent quant à eux leur rythme de chasse, privilégiant les heures fraîches du matin ou du soir. Le lièvre variable, habituellement actif la nuit, limite encore plus ses déplacements lorsque les températures montent, se blottissant dans des trous creusés au sol, souvent à l’ombre des blocs ou dans les pentes nord. Mais ces comportements, efficaces à court terme, atteignent leurs limites lors d’épisodes caniculaires prolongés.

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