Coup de pouce
Vaches, bœufs et porcs cohabitent gaiement au Domaine de l’Aurore

Toutes les trois semaines, nous partons à la découverte d’une exploitation agricole de Suisse romande proposant ses produits en vente directe, et présente sur notre plateforme de bonnes adresses.

Vaches, bœufs et porcs cohabitent gaiement au Domaine de l’Aurore

C’est sur l’ancien terrain de l’École d’agriculture de Cernier (NE) que le Domaine de l’Aurore a vu le jour, il y a plus de vingt ans. Créée par Danielle Rouiller et son père, qui était vacher au centre de formation, l’exploitation biologique livrait du lait à la fromagerie pour la fabrication de gruyère. Si cette activité s’est pérennisée, la ferme s’est diversifiée et propose entre autres de la viande, des pâtes artisanales, de la farine, des œufs, du jus de pomme, des meringues et des biscuits. L’agricultrice y a été rejointe par son neveu et son épouse, Antoine et Audrey El Hayek, auparavant conseillers et enseignants à la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, accompagnés de leurs deux enfants. «Plus jeune, je passais beaucoup de temps ici et j’avais l’habitude de donner un coup de main. Quand mon grand-père est décédé, j’ai décidé de m’investir davantage dans la ferme», raconte le Fribourgeois de 32 ans.

 

Des céréales anciennes

Si le domaine de 75 hectares est composé principalement d’herbage pour les 65 vaches laitières, d’autres animaux ont rejoint le cheptel, tels que des bœufs et des veaux d’engraissement. «Ces derniers sont laissés sous leur mère ou sous une nourrice afin de renforcer leur relation naturelle», explique le couple. Des cochons sont aussi élevés en plein air, à l’image de la truie Madeleine, qui a récemment accouché de dix-huit porcelets. «Comme elle n’a que quatorze tétines, nous faisons beaucoup de baby-sitting en ce moment», lâche Audrey El Hayek en souriant. Les porcelets seront engraissés puis abattus durant l’été. Sept hectares de céréales ont également été semés, dont du blé, du seigle, du petit épeautre et de l’amidonnier. «Dans le cadre d’un projet d’agroforesterie, des lignes de fruitiers vont être mises en alternance avec les cultures, afin de créer un microclimat sur la parcelle et optimiser les ressources. En outre, des haies fourragères seront plantées pour nourrir le bétail en période de sécheresse.»

 

Dialoguer avec les clients

Depuis deux ans, un local en libre-service a été installé pour augmenter la vente directe, qui représente aujourd’hui 20% du chiffre d’affaires. On y trouve du lait cru, de la viande au détail ou en lots, des farines de différentes moutures, du jus de pomme, ainsi qu’une dizaine de variétés de pâtes confectionnées sur place – telles que des casarecce au blé ancien ou des nouilles à l’épeautre –, également distribuées sous la marque Pâtes&Cie dans toute la Suisse romande. Pour Audrey, responsable du self-service et des réseaux sociaux, rester en contact avec les consommateurs est essentiel: «Nous souhaitons communiquer sur notre quotidien et celui de nos animaux, afin de montrer que nous accordons beaucoup d’importance à leur bien-être et à leur alimentation. Mais surtout, dialoguer avec les clients permet de nous remettre constamment en question et d’être en cohérence avec notre métier et nos choix. L’agriculture est un défi permanent.»

+ d’infos Domaine de l’Aurore, Les Sagnes d’Avenches 1, 2053 Cernier. Facebook: Domaine de l’Aurore. Instagram: @domainedelaurore

Retrouvez les producteurs de votre région sur notre plateforme des bonnes adresses.

Texte(s): Lila Erard
Photo(s): Guillaume Perret/Lundi13

Solidarité des paysans du Val-de-Ruz

En plus de s’occuper de l’élevage bovin et de l’atelier pâtes, Danielle Rouiller assure la présidence de l’association Projet de développement régional (PDR) du Val-de-Ruz. Lancé en 2017, ce programme vise à accroître l’agriculture de proximité et les circuits courts dans la région. Cela se concrétise en douze projets qui vont être réalisés d’ici à 2026, grâce au soutien de la Confédération. Parmi eux, la création d’une plateforme numérique de distribution de produits régionaux. «Les premières livraisons auprès des fournisseurs ont eu lieu récemment, se réjouit Audrey El Hayek. Cela permet aux agriculteurs de réduire les coûts en mutualisant les heures travaillées, tout en conservant une marge correcte et en maintenant le contact avec la clientèle.» D’autres dossiers sont en cours, tels que la construction d’une fromagerie, d’un séchoir à viande ou encore d’une station de tri des graines.