Animaux de compagnie
Un refuge s’est spécialisé dans l’accueil des furets abandonnés

À Penthalaz (VD), un refuge unique en Suisse romande accueille et replace les furets en quête d’un nouveau foyer. Découverte d’un animal attachant et joueur, qui mérite d’être mieux connu.

Un refuge s’est spécialisé dans l’accueil des furets abandonnés

Au refuge de l’Association des furets de Suisse, Zelda, Banshee, Mike et Mowglie s’ébattent avec vivacité dans l’espace de jeu qui leur est réservé. Les quatre furets se poursuivent à pleine vitesse en tous sens, n’hésitant pas à varier l’exercice en passant dans de longs tuyaux. Parfois, ils imitent une bagarre, se mordillant les uns et les autres. On ne peut qu’être fasciné par leur agilité et leurproprio furet souplesse. Curieuse, Zelda décide de corser le jeu en se glissant dans le pantalon de la visiteuse que je suis, grimpant le long de ma jambe. Quant à Missy et Dedley, ils somnolent tous deux dans un hamac suspendu, tendrement lovés l’un contre l’autre. Tous les six font partie de la dizaine de furets actuellement à placer. «Adopter un tel animal est une garantie contre l’ennui et la monotonie, car celui-ci amène de la vie à la maison, s’enthousiasme Laélia Maumary, présidente de l’association. Particulièrement espiègle, le furet est le roi des bêtises! Il faut être vigilant, car il est toujours prêt à se faufiler dans des endroits improbables.»
Le refuge a été créé au printemps 2007, afin de faire face aux nombreux abandons. En près de dix ans, plus de 600 furets ont ainsi été accueillis et replacés. «Nous en avons recueilli jusqu’à cent par année, relève Laélia Maumary. Depuis la modification de la loi sur la protection des animaux en 2008, le nombre s’est stabilisé autour de cinquante par an. L’effet de mode a également un peu passé. La majorité des abandons sont dus à des changements familiaux: séparation ou naissance d’un enfant.»

Obligation de suivre des cours
Désormais, il est obligatoire de détenir au minimum deux furets, sur une surface au sol de 4 mètres carrés, ce qui retient certaines personnes. Une autorisation du vétérinaire cantonal est également nécessaire. À noter que l’Association des furets de Suisse est la seule en Suisse romande habilitée à donner les cours de formation obligatoires. «Le furet est toujours considéré en Suisse comme un animal sauvage, bien que cela ne soit pas le cas», précise la jeune femme.
nourriture furetLe rôle du refuge n’est pas seulement d’accueillir les furets dont les propriétaires doivent se séparer, mais également de renseigner les personnes qui hésitent à en adopter. Cet animal suscite en effet la curiosité. «Permettre aux personnes intéressées de côtoyer de plus près cet animal, afin qu’elles puissent se rendre compte si celui-ci est vraiment adapté à eux, me paraît essentiel», souligne Laélia Maumary.
Le furet dort beaucoup – vingt heures par jour en moyenne –, ce qui convient aux gens qui travaillent. Par contre, une fois réveillé, il est particulièrement actif et demande de l’attention. «Avec cet animal, on partage avant tout une relation de jeu. Les câlins et les caresses, ce n’est pas trop sont truc», avertit Laélia Maumary. L’environnement des furets doit sans cesse être enrichi avec des éléments variés, afin qu’ils ne s’ennuient pas. «Tuyaux, cartons, papiers d’emballage et tunnels: tout est bon pour les stimuler. Plus c’est le bazar, plus ils vont s’amuser!» Laélia Maumary rend cependant attentifs les futurs propriétaires au travail d’éducation nécessaire pour en faire un compagnon agréable. «Cet animal a naturellement tendance à mordre, car la morsure est pour lui un moyen de communication. Il faut beaucoup de patience pour lui faire perdre cette habitude. D’autant plus que le furet est réputé pour son caractère têtu.» Mais une fois éduqué, cet animal jovial et curieux amène sans aucun doute un brin de fantaisie dans le quotidien!

+ d’infos www.association-furet.ch. Le refuge est à la recherche de nouveaux locaux, avec du terrain, pour accueillir ses protégés.

Texte(s): Véronique Curchod
Photo(s): François Wavre/Lundi13

Questions à... Danielle Frei Perrin

veterinaire danielle perrinMédecin vétérinaire à Échichens (VD), Danielle Frei Perrin est spécialiste des nouveaux animaux de compagnie, les NAC.

À quoi faut-il prendre garde avant d’adopter un furet?
Il est essentiel de bien se renseigner et d’aller en voir. Cet animal dégage une odeur musquée assez marquée, qui n’est pas désagréable, mais peut gêner certaines personnes. Je rends toujours les personnes intéressées attentives à la législation en vigueur, qui exige de détenir au minimum deux furets. La grandeur minimale de la cage, relativement importante, doit également être prise en compte.

Cet animal peut-il convenir comme animal de compagnie pour des enfants?
Je le déconseillerais pour les moins de 10 ans, car il n’est pas très câlin et n’aime pas être porté. Les furets qui n’ont pas appris l’inhibition de la morsure ont tendance à mordiller, ce qui est alors loin d’être idéal pour les enfants. De plus, le furet étant très vif et courant en tous sens, un jeune enfant peut facilement s’encoubler.

Le furet est-il sensible aux maladies?
Cet animal est relativement robuste, mais si un problème se déclare, celui-ci est alors relativement sérieux. Le risque  d’ingestion de corps étrangers et d’accidents domestiques est élevé: il faut toujours rester vigilant, afin de sécuriser au  maximum l’environnement de ses furets. La vaccination contre la maladie de Carré est conseillée.

Bon à savoir

furet francois wavre Terre Nature Le furet est un petit mammifère qui fait partie de la famille des mustélidés, comme la fouine, la belette et la martre. Il est carnivore. Contrairement à ce que son allure et son tempérament laissent imaginer, on ne trouve pas le furet à l’état sauvage. Il est en effet la forme domestiquée du putois d’Europe. Sa domestication remonte à plus de 2000 ans av. J.-C.
Il a longtemps été utilisé pour éradiquer les rongeurs dans les fermes ou sur les ponts des bateaux, ainsi que pour lutter contre les rats durant les épidémies de peste. Le furet a également été employé pour la chasse aux lapins. Plus récemment, il a servi pour l’expérimentation animale à des fins médicales, notamment pour étudier le virus de la grippe.