À Attalens (FR), Tytus, Mégane, Daisy, Einstein et leurs comparses ont pris leurs aises dans le jardin de Marie Rigel. Certains gambadent dans l’herbe, d’autres se reposent dans leur clapier à l’abri de la chaleur. Un peu patauds, ces lapins de race bélier nain ont un pelage si doux qu’ils attirent les caresses. «J’ai grandi entourée de lapins et en garde de merveilleux souvenirs d’enfance, souligne Marie Rigel. Je m’occupais beaucoup de ces béliers français avec ma sœur aînée, ils dormaient avec nous sur le canapé du salon. Mais, bien que très attachants, ces animaux ont une grande taille et pèsent près de 6 kg! Quand j’ai décidé de créer un élevage de lapins de compagnie, voilà près de quatre ans, je me suis donc tout naturellement intéressée à cette race en version naine. Celle-ci est plus adaptée pour les personnes qui n’ont pas beaucoup de place à disposition, dans un appartement par exemple. Le bélier nain a le même caractère affectueux que son grand «frère» et un aspect esthétique similaire.» Mère de quatre enfants, Marie Rigel  travaille à domicile, ce qui lui laisse la disponibilité nécessaire pour s’occuper de ses animaux. Et il n’est pas rare que ses aînés lui donnent un coup de main pour soigner la douzaine de lapins reproducteurs qu’elle possède.

Trois variétés différentes
La Fribourgeoise élève trois variétés de lapin bélier nain différentes, le satin et le rex, qui se distinguent avant tout par la texture de leur poil, particulièrement soyeux, ainsi que le minilop, qui a un corps plus petit avec une tête ronde. «Le lapin bélier nain a souvent des soucis de malocclusion dentaire, les dents prenant alors des proportions telles qu’elles empêchent l’animal de manger, explique l’éleveuse. Si on peut soulager l’animal par un traitement approprié, on ne peut pas faire disparaître coplètement ce problème. Comme cette tare est d’origine génétique, je veille à sélectionner soigneusement mâles et femelles.» Pour trouver les reproducteurs adéquats, à la génétique reconnue, Marie Rigel n’hésite donc pas à se rendre en France ou en Belgique. Chaque année, plusieurs portées naissent. Si l’éleveuse a un faible pour la couleur havane – un brun foncé -, elle veille à varier les couleurs, pour que chacun puisse trouver le lapin qui lui plaît. Les lapereaux sont manipulés dès leur plus jeune âge, afin de bien les sociabiliser.

Éviter les gestes brusques
Si des familles adoptent des lapins chez Marie Rigel, la majorité des personnes intéressées sont des adultes qui n’ont pas le temps nécessaire à consacrer à un chien ou à un chat. «Cet animal n’est en revanche pas adapté pour de jeunes enfants, à moins qu’ils ne soient vraiment bien encadrés par des adultes. En effet, les lapins peuvent vite devenir craintifs, voire nerveux ou agressifs, si on ne se comporte pas adéquatement avec eux. Les gestes brusques et les cris, notamment, sont à proscrire. Ce sont des animaux sensibles qui sont très intelligents et reconnaissent les gens qui prennent soin d’eux.» Le lapin étant un animal sociable vivant à l’état naturel en groupe, la loi impose d’en détenir deux au minimum. Attention cependant à castrer les mâles, si vous ne voulez pas, rapidement, vous retrouvez avec une quantité importante de lapereaux! «Ma priorité est d’élever des lapins sains, exempts de tares physiques, souligne Marie Rigel. J’accorde également une très grande importance au caractère et au physique. À travers mon élevage, je souhaite pouvoir permettre aux gens d’adopter des lapins de pure race, bien sociabilisés et adaptés comme animaux de compagnie.»

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