chronique
Soigner, arroser, nettoyer: début d’été en mode pouponnière

Chaque mois, «Terre&Nature» vous fait découvrir comment les pépiniéristes viticoles valaisans de Multiplants, à Vétroz, sélectionnent et multiplient les ceps au fil des saisons.

Soigner, arroser, nettoyer: début d’été en mode pouponnière

Belle victoire! Mis en terre entre le 16 et le 28 mai dernier, les 500 000 plants de vigne greffés cet hiver ont enfin fini par débourrer. Les plus précoces en sont même au stade de la première vrille. Dans les deux pépinières de Vétroz et de Conthey, un joli tapis vert recouvre désormais l’alignée des jeunes plants greffés et rouges de cire. «Même si tout n’est pas encore gagné, c’est déjà un soulagement d’arriver à ce stade, confie le pépiniériste Paul-Maurice Burrin. L’apparition de la vrille nous indique que le plant a fait suffisamment de racines pour se nourrir seul et ne plus avoir
à vivre sur ses réserves.»
Les dernières semaines ont été particulièrement stressantes pour Paul-Maurice Burrin et son collègue Matthieu Vergères, avec du vent, peu de soleil et des nuits fraîches (le mercure est descendu jusqu’à 7°C  à Vétroz). «La vigne a dû vivre sur ses réserves plus longtemps que prévu, c’est une situation climatique qu’on n’aime pas trop faire subir aux jeunes plants encore très fragiles.»
Depuis un mois, adventices et maladies constituent en effet un risque majeur pour la pépinière. Une fois par semaine, si le sol est suffisamment ressuyé, José, un des employés de Multiplants, griffe à l’aide d’une bineuse entre les rangs, afin de lutter contre de mauvaises herbes envahissantes. Il convient aussi
de traiter de façon préventive contre les attaques fongiques et les acariens, et de réaliser au besoin des apports d’engrais foliaires. Enfin, outre une irrigation indispensable, il faut également parcourir les rangs et nettoyer au sécateur les repousses sous le point de greffage (photo ci-contre). Un travail titanesque sur 2,5 hectares de pépinière, mais essentiel: «Si on les laisse se développer sur le bois américain du porte-greffe, alors notre greffon va dépérir. On passera
même deux fois, pour ne laisser aucune chance à ces repousses, sinon, c’est le vigneron qui aura du travail supplémentaire pendant les trente ans à venir!»
Les températures caniculaires des derniers jours vont accélérer la croissance de la vigne. Quand elle aura atteint 15 cm de haut, viendra le temps de l’écimage.
Et du soulagement pour Matthieu Vergères et Paul-Maurice Burrin.

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Texte(s): Claire Muller
Photo(s): Claire Muller