Chaque mois jusqu’à l’été, nous partons à la découverte des principales filières de recyclage du pays. Cinquième épisode consacré au verre, un matériau qui connaît le taux de récupération le plus élevé.

100’000 tonnes recyclées
À Saint-Prex (VD), Vetropack fait office de pionnier dans le domaine. «Notre entreprise a été la première en Suisse à concevoir un système de recyclage du verre usagé. Nous avions commencé par fabriquer du verre neuf, mais la crise économique des années 70 nous a forcés à trouver d’autres solutions. Vetropack a ainsi mis des bennes de collecte à disposition des communes dès 1976, faisant du verre le premier matériau à être collecté en Suisse», explique Marc Kuster, responsable approvisionnement chez Vetropack. Chaque année, ce sont ainsi plus de 100’000 tonnes de verre usagé qui sont recyclées au sein de l’usine de Saint-Prex. Une fois acheminés par camion, les tessons sont d’abord nettoyés. Une souffleuse permet de retirer tout ce qui n’a rien à faire dans la masse: bouchons, couvercles, bouts de métal ou d’aluminium, bouteilles en PET ou morceaux de carton qui se sont égarés dans le mauvais conteneur.
10% de bouteilles non conformes
Chaque futur flacon est donc constitué de 85% de verre recyclé et de 15% de nouvelles matières premières. Toute cette masse liquide reste au four durant vingt-quatre heures. Puis vient la création des bouteilles. Un mécanisme fait couler des «gouttes» de cette masse qui sont ensuite soufflées dans des moules répartis sur quatre lignes de production. Les bouteilles sortent à une température de 700 degrés et sont soumises à un processus de refroidissement durant une heure et demie. Dernière étape, le contrôle qualité permet de vérifier que chaque contenant soit propre à la vente. «Nous avons environ 10% de bouteilles qui ne sont pas conformes. Celles-ci sont alors refondues pour en fabriquer de nouvelles», détaille Marc Kuster. Les autres sont conditionnées et mises sur des palettes qui sont ensuite acheminées par camion aux différents clients de Vetropack.
Industrie lourde
L’immense four de l’usine de Saint-Prex, qui est alimenté au gaz, contient en permanence 350 tonnes de verre fondu, sept jours sur sept. «L’arrêter représenterait une perte d’énergie considérable», explique Marc Kuster. Car le recyclage du verre relève de l’industrie lourde.
«C’est une activité polluante, même si l’utilisation de filtres magnétiques sur notre site de Saint-Prex permet aujourd’hui de limiter l’émission de poussières. Il faut aussi rappeler que la fonte du verre usagé nécessite moins d’énergie que celle des matières premières primaires. Plus le pourcentage de verre usagé est élevé, plus les économies d’énergie sont donc importantes: 10% de verre usagé génèrent 3% d’économies d’énergie et réduisent de 7% les émissions de CO2», poursuit Marc Kuster. Le responsable insiste aussi sur l’importance de trier les contenants par couleurs dans les bennes. «Refondre du verre à partir de tessons de même coloris permet d’économiser de la matière première et surtout de l’énergie, optimisant ainsi le processus de recyclage», conclut-il.
En chiffres
La Suisse compte environ 22’000 conteneurs à verre gérés par les communes et les villes
La quantité de verre recyclé équivaut à plus de 40 kg par an et par habitant
71% du verre usagé collecté sont transformés en nouvelles bouteilles. Une partie est valorisée en Suisse, le reste à l’étranger (France, Allemagne)
28% servent à la fabrication de matériaux d’isolation
1% seulement est recyclé différemment. Il s’agit principalement de bouteilles qui sont lavées et réutilisées telles quelles
+ d’infos www.vetropack.ch