Parasite
Protéger son animal des tiques

Avec le retour des beaux jours, chiens et chats vadrouillent plus à nouveau à l’extérieur. Il n’est alors pas rare qu’ils rapportent de leur promenade un hôte pour le moins indésirable: la tique. Nos conseils pour les en prémunir.

Protéger son animal des tiques

Découvrir sur le pelage de son animal une tique rebute bien des propriétaires de chiens et chats. Si la tique en elle-même n’est pas dangereuse – elle ne prélève qu’une part infime de sang pour se nourrir –, elle peut potentiellement transmettre des maladies graves. Les changements climatiques, ainsi que l’augmentation des déplacements des animaux à ­travers le monde, contribuent à une augmentation des cas de maladies dues à ces parasites.

Trouver le bon traitement
«Dans certaines régions, en particulier l’arc lémanique, elles sont devenues plus fréquentes, confirme Bruno Gottstein, directeur de l’Institut de parasitologie de la faculté Vetsuisse, à Berne. Ce phénomène a été observé pour plusieurs maladies parasitaires comme la babésiose canine, l’ehr­lichiose, les anaplasomoses et la borréliose de Lyme. Les périodes annuelles où ces transmissions ont lieu ont changé. Désormais, des cas cliniques sont observés régulièrement aussi en hiver.» Tous les animaux ne sont pas égaux face aux tiques, les chiens étant plus affectés que les chats, chez qui les manifestations cliniques sont très rares.
Le marché regorge désormais de produits destinés à protéger son animal. Certains acaricides éliminent les tiques directement sur le poil. D’autres pénètrent dans le sang du chien, tuant les tiques qui se nourrissent sur l’hôte. Dans ce contexte, il est parfois difficile pour le propriétaire de trouver le produit adéquat, d’autant plus qu’une majorité d’entre eux ont un double, voire triple effet, en agissant parallèlement sur les puces et parfois les phlébotomes. Choix de la molécule active, du mode d’administration, de la fréquence: autant de points qu’il est important de discuter avec son vétérinaire, afin de mettre en place une prophylaxie individualisée. Car l’activité de l’animal, son lieu de résidence, son mode de vie et ses déplacements éventuels à l’étranger influencent fortement la préférence pour telle ou telle option. De nouveaux médicaments, qui s’administrent par voie orale, ont fait récemment leur apparition sur le marché. «Je souhaiterais rendre attentif les propriétaires d’animaux que donner une molécule acaricide par ce biais-là n’est pas anodin, souligne Alain Christen, vétérinaire à Brügg (BE). Le chien ingère ainsi un pesticide, qui s’accumule dans les graisses. On n’a pas encore assez de recul pour être sûr de son innocuité sur le long terme.»

Texte(s): Véronique Curchod
Photo(s): DR

L’avis de l’expert

Bruno Gottstein, directeur de l’Institut de parasitologie de la faculté Vetsuisse.

  • Mon chien a une tique. Comment réagir?
    Les tiques fixées sur un animal doivent être retirées aussi vite que possible après leur découverte, afin de limiter le risque d’inoculation d’agents pathogènes, souligne Bruno Gottstein (photo). Il faut en effet plusieurs heures, voire des jours, avant que la transmission ait lieu. Différents systèmes de pinces sont disponibles. L’objectif est de retirer l’ensemble du corps de la tique en la maintenant vivante. Il ne faut en aucun cas appliquer des produits comme de l’huile ou de l’alcool. Surveiller ensuite votre animal: s’il développe un quelconque signe de maladie – fièvre, inappétence, vomissements –, une visite chez le vétérinaire s’impose.
  • Puis-je vacciner mon animal pour le protéger?
    Il existe en Suisse uniquement un vaccin contre la babésiose canine. Celui-ci est recommandé pour les chiens qui résident dans les zones connues de transmission de la maladie. Le vaccin permet parfois seulement de limiter la sévérité des symptômes de babésiose, sans empêcher l’infection. Un rappel de vaccination est préconisé tous les ans, ou tous les six mois pour des chiens particulièrement exposés. Cependant, comme ce vaccin n’est pas actif contre les autres agents pathogènes présents en Suisse, il est important de prendre en complément d’autres mesures de protection contre les tiques.
  • Le fipronil et la permethrine, présents dans certains acaricides, sont toxiques pour les abeilles. N’y a-t-il aucun risque à appliquer ces
    pesticides sur mon animal?
    Comme tous les médicaments vétérinaires, les antiparasitaires externes doivent subir une procédure d’admission sévère. Une toxicologie approfondie doit assurer que l’application de telles substances ne nuise pas à l’animal traité. Mais il est aussi clair que chaque médicament possède un risque minimal, qui reste faible si l’application est accomplie selon les recommandations du vétérinaire.

En pratique: Comment prévenir les attaques de tiques

  1. Éviter les zones à risques
    Rester sur les chemins.
    Éviter les zones de végétation denses et boisées.
    Au-dessus de 1400 mètres, les tiques ne sont plus présentes.
  2. Faire un contrôle visuel
    À chaque retour de promenade, il est important de contrôler son chien.
    Il faut inspecter minutieusement tout le pelage.
    Utiliser une pince pour enlever la tique.
  3. Appliquer un acaricide
    Tous les un à six mois, selon le produit.
    Sous forme de collier, spot-on, comprimé et spray.
    Attention, certains produits pour chiens sont toxiques pour le chat.
  4. Utiliser des répulsifs naturels
    Remède maison ou produit du commerce.
    L’huile de neem est réputée pour ses propriétés acaricides.
    Attention, certaines huiles essentielles sont toxiques pour nos animaux.

Bon à savoir

La tique est un acarien de très grande taille. Sa durée de vie peut atteindre quatre ans. Il existe en Suisse plusieurs espèces de tiques, à l’aspect différent: Ixodes, Dermacentor et Rhipicephalus. Dès qu’elles le peuvent, les tiques se fixent à un hôte dont elles sucent le sang pour se nourrir. Lors de ces repas de sang, elles peuvent transmettre des micro-organismes responsables de maladies: virus, bactéries et protozoaires. Ces acariens font trois repas de sang durant toute leur existence: le premier à l’état de larve, le deuxième à l’état de nymphe et le dernier à l’état adulte. Chacun de ces repas peut durer entre deux jours et deux semaines et permet à la tique de multiplier son poids par cent.